Les impacts du changement climatique sont vastes et variés, touchant presque tous les aspects de la vie sur terre. Parmi eux figure notre alimentation. Le changement climatique menace de bouleverser nos habitudes alimentaires en modifiant les conditions de production agricole, en diminuant la disponibilité des ressources en eau ou encore en dégradant les sols. Voici quelques exemples d’aliments victimes du changement climatique.

Des légumes substitués par d’autres

Salades, choux, tomates ou aubergines sont de plus en plus difficiles à produire en raison des fortes chaleurs, du manque de précipitations et des ressources en eau. C’est le cas également des petits pois, des oignons et des pommes de terre. Des légumes qui risquent de laisser la place sur les étals de certaines régions à d’autres, moins gourmands en eau, comme la patate douce. On rencontre une migration des cultures vers le nord. Les aubergines, par exemple, poussent maintenant mieux au-dessus de la Loire que dans le sud.

Changement de goût du vin

Bordeaux, Bourgogne ou même un vin californien ou chilien… Préparez-vous à ce que la saveur de certains crus évolue au cours des prochaines années. La vigne, comme toutes les cultures, subit les conséquences du changement climatique. Cela a un impact sur le goût du vin avec une perte d’acidité du raisin et provoque un changement du profil aromatique. « Stress hydrique, avancée de la date des vendanges, pertes de rendements, diminution du taux d’acidité, changements du goût, augmentation du taux d’alcool en sont les conséquences », explique la Chambre d’agriculture France en mars 2023.

Pâtes compromises

Mangerons-nous moins de pâtes ? C’est fort possible. Les rendements des cultures de blé stagnent en France, comme en Europe depuis le milieu des années 1990. Les effets du climat expliqueraient en grande partie cette situation avec l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des déficits en eau, des fortes températures et des aléas climatiques.

Café : saveur modifiée

Le caféier est une plante très sensible, qui ne pousse que dans certaines conditions : il lui faut un climat subtropical et des pluies régulières bien réparties durant l’année. Des conditions que l’on ne trouve que dans certaines zones du monde comme au Brésil, la Colombie ou Éthiopie. Des conditions idéales qui pourraient disparaître à certains endroits et amener les exploitants pourraient alors être amenés à changer leurs conditions de production avec une incidence sur le goût. Selon une étude du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), le réchauffement climatique pourrait rendre inexploitables 50 % des surfaces dédiées au café d’ici à 2050.

Certains fruits plus rares

Va-t-on manquer de certains fruits ? Si les pratiques agricoles n’évoluent pas, il se pourrait bien que cela arrive. Le changement climatique a un impact direct sur les vergers et le rendement des cultures fruitières. Selon une étude d’AXA Climate de mars 2023 pour la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF), le dérèglement climatique aura des conséquences importantes sur le cycle de croissance des fruits en France au cours des prochaines décennies. « En 2030, 45 % des zones de production étudiées seront considérées comme à risque extrême de perte de rendement ou élevé, contre 22 % aujourd’hui. Ce risque sera très variable d’un fruit à l’autre et d’un département à l’autre : il pourra atteindre 60 % pour les abricots (contre 28 % aujourd’hui). En cause, principalement, le gel, la sécheresse et les vagues de chaleur, dont le nombre pourrait être multiplié par quatre au cours des prochaines années », indique l’étude.

Une assiette qui pèse lourd

L’alimentation représente 22 % de l’empreinte carbone de notre consommation totale, elle est le troisième poste le plus émetteur de gaz à effet de serre, après le transport (30 %) et le logement (23 %) indique le commissariat général au développement durable. La consommation de viande est particulièrement polluante. Pour atténuer ces impacts, des actions coordonnées sont nécessaires, incluant des pratiques agricoles durables, la conservation des ressources en eau, la protection de la biodiversité et l'adaptation de nos habitudes alimentaires.

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