Un éventail d’allégations
80% des produits de notre échantillon* présentent au moins une allégation nutritionnelle sur l’emballage et 30% une allégation liée à l’absence de certains additifs, colorants, ou arômes. Les produits panés sont ceux qui présentent le plus grand nombre d’allégations nutritionnelles alors qu’ils sont les moins bien notés d’un point de vue nutritionnel.
Toute catégorie (galettes végétales, imitations viande et produits panés) confondue, les allégations nutritionnelles utilisées sont pour une large moitié des produits « Riche en protéines ». On en trouve d’autres comme « Source de fibres » ou « Source de protéines » mais en moins grande proportion. Quant aux allégations sur les additifs les principales sont « Sans colorant », « Sans additif » ou « Sans additif ajouté ».
Attention à certaines mentions qui peuvent cacher d’autres substances, pourtant bien présentes dans le produit.
Sur certains produits étudiés la mention « Sans additif ajouté » rassure le consommateur mais si on y regarde de plus près, on s’aperçoit qu’ils contiennent des arômes. S’ils ne sont pas considérés comme des additifs au sens de la réglementation, il s’agit pourtant bien d’une substance ajoutée dans le produit. De plus, ils ne précisent pas s’il s’agit d’arômes naturels, ils sont donc probablement artificiels.
Sur d’autres produits on trouve la mention « Sans colorant » et « Sans conservateur » mais ils contiennent pourtant des additifs (arôme et épaississant)
Un tiers des produits font référence à la viande
« Steak », « Burger », « Haché », « Escalope » ou « Saucisse », les termes faisant référence à des produits d’origine animale sont utilisés sur 34% de notre échantillon.
Ces produits ont été pointés du doigt par la DGCCRF dans une enquête publiée en janvier 2020. L’enquête révèle que « l’usage de dénominations de vente et de présentation qui peuvent tromper le consommateur lors de son achat en puisant dans le registre des produits d’origine animale pour désigner des denrées qui revendiquent une composition exclusivement végétale ».
La loi du 10 juin 2020 relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires interdit que les dénominations utilisées pour désigner des denrées alimentaires d’origine animale (steak, burger, filet, ...) soient utilisées pour décrire, commercialiser ou promouvoir des denrées alimentaires comportant des protéines végétales. Ainsi, à partir d’une certaine quantité de protéines végétales, qui sera fixée par décret fin 2020, il ne sera plus possible d’utiliser par exemple les termes « steak de soja » ou « burger végétal ».
Dans le cadre de la mise en œuvre de cette loi, la CLCV demande à la DGCCRF de renforcer les contrôles sur les produits d’origine végétale.
Des logos privés mais aucun label officiel
Il n’existe pas, au niveau européen, de définition arrêtée des termes « végétarien » et « vegan » pour l’industrie agroalimentaire.
En l’absence de définitions réglementées, les entreprises ont le droit de communiquer et de créer leur propre pictogramme. Les allégations n’étant pas contrôlées, cela peut conduire à des étiquetages incorrects et peu clairs pour le consommateur.
Par ailleurs, l’origine animale de certains additifs n’est pas précisée, il est donc difficile pour le consommateur d’identifier un produit végétarien ou végan simplement en lisant la liste d’ingrédients.
Les consommateurs sont face à la fois à des pictogrammes d’information développés par les marques et des logos créés par des organismes associatifs avec un cahier des charges et des contrôles réalisés par des organismes privés. Ces derniers présentent de meilleures garanties et fonctionnent tous sur le même principe : le fabricant doit déclarer la composition de son produit et les additifs utilisés pendant la fabrication auprès de l’organisme qui accorde le label. Les entreprises payent pour pouvoir apposer le logo sur leurs produits.:
Un peu plus de la moitié des produits étudiés présentent un logo ou une mention « végétarien » ou « vegan ». 31% présentent un pictogramme d’information créé par la marque et 69% un des logos d’un organisme officiel.
Face aux logos développés par chaque marque ou distributeur et ceux délivrés par les organismes associatifs, qui n’offrent pas les mêmes garanties, le consommateur a de quoi s’y perdre ! Nous demandons la création d’un label officiel reconnu par l’État, au même titre que les signes officiels de qualité existants (AB, Label Rouge,...), avec un cahier des charges commun et contrôlé par des organismes indépendants afin d’apporter une information fiable et claire pour le consommateur.
Enquête réalisée entre début avril et fin juin 2020 sur 95 produits vendus dans les drives de 16 enseignes de la grande distribution. L'intégralité de notre enquête Enquête Que valent les produits végétariens.pdf