Un aidant est une personne qui prend soin, à titre non professionnel, d’une personne dépendante de son entourage. Elle lui vient en aide pour les activités de la vie quotidienne, comme faire ses courses, effectuer des démarches administratives, préparer ses repas ou l’accompagner à des rendez-vous médicaux. « On estime aujourd’hui qu’il y aurait entre 8 et 11 millions de personnes en France qui aideraient un proche malade ou en perte d’autonomie, que cela soit une personne âgée ou en situation de handicap », indique Alexine Geller, chargée de mission aidants familiaux à l’Union nationale des associations familiales (UNAF). 47 % des aidants ont une activité professionnelle, soit environ un salarié sur dix indique l’association française des aidants.

Si un proche aidant peut demander un aménagement de son temps de travail à son employeur (télétravail, modification de ses horaires...), la situation n’est cependant pas si simple. « La première étape pour obtenir un aménagement est d’abord de se considérer comme aidant familial ou proche aidant, ce qui n’est bien souvent pas le cas. Les personnes aidantes prennent soin de leurs parents en utilisant leurs jours de congé et de RTT, mais n’imaginent pas qu’ils pourraient être aidés eux-mêmes ou bénéficier de soutien » explique Alexine Geller. C’est ainsi qu’avant toute action auprès de son employeur, il est important de se renseigner auprès d’un centre local d'information et de coordination (CLIC), un centre communal d'action sociale (CCAS), une maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH)une association ou une plateforme d’accompagnement et de répit (www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr) pour obtenir des conseils personnalisés en fonction de sa situation.

Le congé de proche aidant

Il permet de suspendre temporairement son activité professionnelle pour s’occuper d’un proche en situation de handicap ou en perte d’autonomie. Il faut en faire la demande directement à l’employeurSa durée est de 3 mois, renouvelable dans la limite d’un an sur l’ensemble de la carrière professionnelle. Une fois achevé, le congé garantit un retour à l’emploi. Pour y prétendre, la personne aidée doit remplir plusieurs conditions. Elle doit avoir un lien étroit ou familial avec le proche aidant (conjoint, concubin, parent, frère, sœur, une personne qui entretient des liens stables et réguliers…). L’aidant doit lui venir en aide de manière régulière et fréquente à titre non professionnel pour accomplir tout ou partie des activités de la vie quotidienne. L’aidé doit être une personne âgée en perte d’autonomie (avec degré de dépendance GIR évalué de 1 à 4) ou une personne (enfant ou adulte) en situation de handicap avec une incapacité permanente d’au moins 80 % ou une personne invalide ou bénéficiaire d’une rente d’accident du travail et de maladie professionnelle.

Le congé est à demander directement à employeur. Aucune condition d’ancienneté n’est exigée et celui-ci ne peut pas le refuser si les conditions sont remplies. Il est possible de demander (sous conditions d’acceptation de l’employeur) que le congé soit fractionné par journée ou demi-journée afin de poursuivre son activité professionnelle à temps partiel. S’il est en général non rémunéré, sous certaines conditions, l’allocation journalière d’un proche aidant (AJPA) - 65,80 € par jour dans la limite de 66 jours - peut être versée. Renseignez-vous auprès du point d'information local proche de chez vous (Annuaire des points d’information| Pour les personnes âgées).

Le droit au répit

La loi d'adaptation de la société au vieillissement, votée en décembre 2015, reconnaît le rôle des aidants et leur droit au répit. « Il doit permettre au proche aidant de se libérer du temps pour ses activités, se reposer et éviter l’épuisement », précise Alexine Geller. Sont concernés principalement les proches aidants des personnes bénéficiaires de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA). Cette allocation permet de financer l'accès à des solutions temporaires pour que l'aidant puisse confier son proche à des structures spécialisées (hébergement temporaire, accueil de jour ou de nuit) le temps de quelques heures, une journée, un week-end ou une semaine. L’aide au répit doit être inscrite dans le plan d’aide de l’APA.

Pour en bénéficier adressez-vous au point d’information local près de chez vous, CCAS ou une plateforme d’accompagnement et de répit (coordonnées sur www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr). Sur cette dernière vous trouverez les adresses des établissements proposant ce droit au répit et comment vous faire accompagner.

Se ménager des pauses 

Les aidants font partie de ces personnes qui ne se ménagent pas et peuvent être touchés par un syndrome de burn-out.

Pour éviter l’épuisement, il est nécessaire :

  • De prendre du temps pour soi. « Prendre du recul par rapport à la situation est important, comme prendre soin de sa santé, en parler autour de soi ou lors d’ateliers de groupes organisés par les différentes structures de soutien aux aidants », explique Alexine Geller.
  • D’apprendre à déléguer. Il est temps de compter sur l’ensemble de vos proches et de leur demander de prendre le relais dans des tâches comme les courses, la mise en place des rendez-vous médicaux, la tenue des papiers administratifs… Sans oublier de faire appel à des services d’aide à domicile (garde de nuit, de jour, portage de repas, ménage, toilettes…) qui viendront prendre le relais.
  • De solliciter de l’aide en vous tournant notamment vers des associations d’aide aux aidants comme la maison des aidants (www.lamaisondesaidants.com), l’association française des aidants (www.aidants.fr), l’UNAF (union nationale des associations familiales – www.unaf.fr), les plateformes d’accompagnement et de répit (il en existe 220 en France). Ces regroupements ont pour vocation de soutenir les aidants en leur donnant accès à des conseils, des formations ou ateliers gratuits, en les renseignant sur leurs statuts, leurs droits et sur les aides existantes.

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