Leur application repose sur le système des vignettes Crit’Air, obligatoires pour tout véhicule souhaitant circuler dans ces zones. Ce dispositif classe les véhicules en six catégories, de 0 à 5, en fonction de leur niveau d’émission de polluants. La catégorie 0 correspond aux véhicules 100 % électriques ou à hydrogène, tandis que la catégorie 5 regroupe les véhicules diesel immatriculés entre 1997 et 2000, considérés comme les plus polluants.

Deux types de ZFE

On retrouve deux types de ZFE :

  • Les territoires ZFE. Il s’agit de zones réglementées pour cause de dépassement régulier des normes de pollution de l’air.
  • Les territoires de vigilance. Il s’agit de zones instaurées dans toutes les agglomérations (centres-villes et banlieues) de plus de 150 000 habitants. Celles-ci sont obligatoires depuis le 1er janvier 2025.

Les deux confondues, il existe actuellement 25 ZFE en France métropole* comme le Grand Paris, Lyon, Grenoble, Toulouse, Nice, Bordeaux, Strasbourg…

Au 1er janvier 2025, la plupart des véhicules Crit’Air 3 à 5 ont été « restreints » de circulation (à certaines heures et certains jours de la semaine en fonction des communes et au choix des collectivités) dans la majorité des ZFE.

Pourquoi ce dispositif ?

Les ZFE ont pour objectif de limiter la circulation des véhicules les plus polluants afin de réduire la pollution de l’air et de protéger la santé publique.  « La pollution de l’air peut être à l’origine, ou aggraver, des maladies respiratoires (asthme, cancer du poumon...) ou cardiovasculaires (infarctus, accidents vasculaires cérébraux, arythmies...). En France, plus de 40 000 décès prématurés sont ainsi imputables chaque année aux particules fines, et 7 000 décès, aux oxydes d’azote. Des valeurs limites réglementaires, c’est-à-dire des teneurs dans l’air à ne pas dépasser en vue de protéger la santé humaine, sont donc fixées pour les principaux polluants. Compte tenu des recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ces valeurs sont en cours de révision au niveau européen et devraient être significativement abaissées dans les prochaines années. », explique-t-on au ministère de la Transition écologique

Comment se procurer la vignette Crit Air ?

Pour circuler dans ces zones, la vignette Crit’Air est indispensable. Elle dépend de la date d’homologation du véhicule et permet de savoir si le véhicule est concerné par des restrictions de circulation. Il existe 6 catégories de certificats, de 0 à 5, chacune d’une couleur différente. La vignette concerne tous les véhicules : voitures particulières, deux-roues, tricycles et quadricycles, utilitaires légers et véhicules lourds dont autobus et autocars. Une fois acquise et apposée sur le pare-brise, la vignette est valable pour toute la durée de vie du véhicule.

Comment connaître son classement Crit’Air ?

Vous pouvez l’estimer sur le site du gouvernement sur www.certificat-air.gouv.fr. Vous pouvez commander également votre vignette en ligne, en vous munissant du numéro et de la date d’immatriculation de votre véhicule (3,11 € par véhicule + coût d’affranchissement 0,70 €).

Pensez-y : l’adresse sur le certificat d’immatriculation (anciennement carte grise) doit être la même que l’adresse d’expédition. Vous devez vous assurer que celui-ci est à jour avant de faire votre demande. Si ce n’est pas le cas, il est impératif de faire une demande de modification avant de la commander.

Qui est concerné ?

Tous les véhicules qui roulent dans la zone doivent être équipés de cette vignette. Les véhicules dits « non classés », souvent les plus anciens (immatriculés avant 1997), ne peuvent pas l’obtenir. Si son véhicule ne peut pas circuler en ZFE (car Crit’Air de 3 à 5 et non classé), il est néanmoins possible d’obtenir une dérogation pour certains véhicules. C’est le cas pour :

  • Les personnes souffrant d’une affection longue durée ou assurant le rôle de proche aidant,
  • Les véhicules techniques comme les camions-citernes, bétonnières, de distribution de denrées alimentaires, de commerce ambulant (genre camion pizza) de sécurité civile…
  • Les voitures de collection.

Sachez que plusieurs agglomérations proposent des « pass petits rouleurs » pour permettre aux conducteurs occasionnels ne répondant pas aux normes en vigueur de se rendre en centre-ville un nombre de fois limité dans l'année (52 fois dans l’année à Lyon par exemple ou 24 fois à Paris et à Strasbourg).

Pour connaître les dérogations locales applicables dans chacune des ZFE, il vous faut vous renseigner sur le site internet de la ZFE locale.

Quelles sont les sanctions ?

Aujourd’hui, de nombreuses agglomérations débutent tout juste la mise en place de ces zones. La première année, il n’y a bien souvent aucune sanction. Ensuite, en cas de contrôle, les amendes s’élèvent à 68 € pour les véhicules dits légers (voitures particulières, deux-roues…) en cas de circulation ou de stationnement sans vignette Crit’Air, et 135 € pour les poids lourds.

Existe-t-il des aides financières pour changer de véhicule ?

Pour accompagner les conducteurs souhaitant acquérir un véhicule moins polluant, l’État a mis en place des aides financières : bonus écologique et prime au rétrofit.

Le bonus écologique vise à aider tous les particuliers de France à acheter, ou louer pour une durée d’au moins 2 ans, une voiture électrique et/ou hydrogène neuve. Le montant du bonus peut atteindre jusqu’à 4 000 €.

La prime au rétrofit est une aide à la transformation de la motorisation d'un véhicule thermique, en une motorisation moins polluante (électrique ou hybride rechargeable).

Retrouvez toutes les modalités sur https://jechangemavoiture.gouv.fr. Il existe également des aides locales.

 L'Assemblée nationale envisage la suppression des zones à faibles émissions. La question sera débattue à partir du 8 avril


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