Les offres bancaires alternatives se multiplient avec, pour objectif, de séduire les déçus du guichet. Est-ce une réelle opportunité pour le consommateur ?
Le compte Nickel fait figure de précurseur. Proposé par un réseau de débitants de tabac, le compte Nickel connaît un réel succès (500 000 clients) et espère encore prospérer avec un objectif de 2 millions en 2020. Son rachat par la BNP montre que les concepts novateurs résistent mal aux sirènes des groupes bancaires traditionnels.
On constate aussi que les offres bancaires alternatives se multiplient via des canaux variés. Carrefour a ainsi lancé le compte C-Zam dans ses magasins en avril 2017. L’offre N26, proposée par une banque allemande, est exclusivement commercialisée en ligne. Sans oublier Orange Bank.
Point fort : la souplesse
Le point fort de ces offres est incontestablement leur souplesse. Elles se souscrivent par exemple chez un buraliste pour Nickel, au supermarché pour C-ZaM et sur Internet pour N26. Fini donc les files d’attente à la banque et le stress éventuel d’avoir affaire au banquier.
Mais comme d’autres comptes bancaires, leur fonctionnement génère des frais qui augmentent à mesure de l’utilisation. Avant de souscrire, le consommateur doit donc être attentif et comparer.
Attention aux frais
Certaines offres peuvent ainsi prévoir des frais à l’ouverture, des frais de tenue de compte, des frais en cas de dépôt ou de retrait d’espèces. Un autre critère important : combien coûteront les retraits d’argent effectués en distributeur automatique ? Les différences sont ici encore très importantes (facturation au premier retrait, facturation au bout d’un certain nombre de retraits par mois). Enfin un découvert autorisé n’est pas toujours possible.
Si la souplesse de fonctionnement de ces comptes peut être séduisante, il faut rappeler qu’ils ne sont pas la meilleure solution pour ceux qui pensent ne pas pouvoir ouvrir un compte bancaire.
Droit au compte et services gratuits
Rappelons qu’être « interdit bancaire » signifie uniquement ne pas pouvoir émettre des chèques pendant une période de cinq ans. Il existe en France un droit au compte bancaire. Lorsqu’une banque refuse à un particulier l’ouverture d’un compte courant, elle doit le faire par écrit.
Muni de ce refus, le particulier peut s’adresser à la Banque de France qui obligera une banque à lui ouvrir un compte en banque avec les services bancaires de base, qui sont, eux, entièrement gratuits. Et ils sont assez proches de ceux qui sont associés à la plupart de ces nouvelles offres bancaires (pas de chéquier, pas de découvert autorisé, carte à autorisation systématique et possibilité de passer des virements et des prélèvements).