Seuls 6,6 % des logements sont, en France, peu énergivores tandis que, à l'inverse, 17 % sont de véritables passoires thermiques. C'est ce qui ressort de l'analyse des diagnostics de performance collectés par l'Ademe. Cet état des lieux a des conséquences en cascade sur les conditions de vie de leurs habitants et leur pouvoir d'achat, mais aussi sur l'environnement. Le logement résidentiel est en effet responsable de 14,5 % des émissions de CO2 et consommateur du tiers de l'énergie.
Quant à la somme que doivent consacrer en moyenne les ménages pour se chauffer, s'éclairer, etc., elle s'élevait en 2020 à 1589 euros en moyenne. Une facture qui a depuis encore augmenté du fait de la flambée des prix de l'énergie. La rénovation des logements constitue donc un enjeu majeur. Mais comment s'y prendre et de quelles aides bénéficier pour y parvenir ? Nous vous donnons quelques conseils.
1- Déterminer les travaux à réaliser
Isolation de la toiture, des murs, du plancher, des ouvertures, amélioration du système de chauffage, d'eau chaude, de ventilation, etc. : les travaux de rénovation énergétique pouvant être réalisés sont nombreux. Pour savoir lesquels sont à effectuer ou prioriser, un diagnostic préalable est indispensable. Il en existe de plusieurs niveaux, et donc de différents prix. Si vous connaissez les dates et matériaux de construction de votre logement, vous pouvez commencer par réaliser, gratuitement, un autodiagnostic en ligne.
Pour obtenir certaines aides cependant, un « diagnostic de performance énergétique » (état des lieux, fournissant l'étiquette énergétique et d'émission de gaz à effet de serre et donnant des recommandations sur les principaux travaux à réaliser, 150 à 300 euros), une « évaluation thermique » (même état des lieux, mais recommandations plus complètes), voir un audit énergétique (état des lieux plus complet détaillant les solutions techniques et un chiffrage des coûts et impacts attendus, 400 euros au moins), sera exigé.
Avant de choisir lequel réaliser, renseignez-vous bien sur les aides que vous comptez demander et leurs exigences, et ce d'autant qu'elles peuvent prendre en charge une partie du coût. Sollicitez ensuite des devis à des diagnostiqueurs immobiliers certifiés (annuaire sur le site du ministère du Développement durable) ou à un bureau d’étude thermique.
2- Évaluer les coûts des travaux
La seconde étape est de demander plusieurs devis à différents professionnels pour chacun des travaux à réaliser, afin d'évaluer leur coût. À noter que, pour bénéficier ensuite de certaines aides, l'artisan et/ou l'entreprise doit être « reconnu garant de l'environnement » (RGE) (voir annuaire sur le site France Renov) et le devis comporter les informations supplémentaires suivantes :
- Distinction de la « fourniture » et de la « pose » sur deux lignes distinctes
- Précisions des quantités, unités et prix unitaires HT
- Caractéristiques techniques des équipements et des matériaux (nom du produit, épaisseur, références, performance des matériaux ou puissance et rendement pour une chaudière)
Vous pouvez également évaluer l'opportunité et le coût de faire appel à un maître d’œuvre, qui coordonnera les différents corps de métiers à votre place.
3- Établir un plan de financement
Des travaux de rénovation énergétique nécessitent le plus souvent plusieurs sources de financement : épargne personnelle, prêts, et aides. Ces dernières sont aujourd’hui nombreuses et peuvent pour la plupart se cumuler : MaPrimeRénov', aides des fournisseurs d’énergie (certificats d’économies d’énergie), TVA à taux réduit, aides des collectivités territoriales (mairies, communautés de communes, départements et régions), exonération de taxe foncière.
Enfin, selon votre situation, plusieurs prêts à taux réduit peuvent être demandés : éco-prêt à taux zéro, prêt avance rénovation, prêt sur le livret développement durable, prêt d’accession sociale, prêt des distributeurs d'énergie, prêt à l'amélioration de l'habitat, etc.). Vous pouvez identifier ceux et celles que vous pouvez demander et estimer leur montant grâce au simulateur Simul’Aid€s.
ATTENTION : pour certaines aides, les travaux ne doivent pas avoir débuté. Ne lancez donc rien avant cette étape.
L'accompagnement Renov'
Fusionnant le réseau FAIRE et celui de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), le nouveau service unique France Rénov' met à disposition gratuitement des « accompagnateurs Rénov' ». Ces conseillers vous aideront à analyser le diagnostic énergétique de votre logement et vous conseilleront sur les travaux les plus efficaces, les aides possibles et les solutions de financement bancaires, etc.
4- Lancer et suivre le chantier
Une fois les devis faits et les réponses aux demandes de financement obtenues, vous pouvez choisir le ou les professionnels et lancer les travaux. Si vous n'avez pas fait appel à un maître d’œuvre et que plusieurs corps de métiers interviennent, il vous faudra d'abord planifier les dates de leurs interventions respectives selon leur disponibilité et la vôtre, notamment en organisant une réunion de pré-chantier. Par la suite, vérifiez que le chantier avance conformément au planning, prenez régulièrement des photos de l'avancement, n'hésitez pas à poser toutes les questions et éclaircir tous les points qui vous semblent nécessaires. Si des prestations complémentaires se font jour, demandez à chaque fois un devis détaillé avant de les accepter.
5- Réceptionner les travaux
Étape finale, la réception des travaux ne doit pas être négligée. Une visite minutieuse et un état des lieux détaillé du chantier doivent être réalisés avant l'acceptation ou non des travaux, pour vérifier que tous ont été réalisés et de façon conforme aux devis. En cas de désaccord, mentionnez vos réserves sur le procès-verbal dit « de réception » et prenez-les en photos. N'hésitez pas non plus à vous faire expliquer, le cas échéant, le fonctionnement des nouveaux équipements. Récupérez enfin les factures, modes d'emploi et contrats de maintenance et d'entretien.
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