Encadrement de la publicité, une interdiction trop timide
Le projet de loi initial prévoit uniquement d’interdire les publicités pour les énergies fossiles afin de freiner les incitations publicitaires qui nuisent à l’environnement, ce qui représente en fait très peu de publicités. Concernant les autres secteurs, il est prévu un dispositif « d’engagements volontaires » par lesquels les professionnels de la publicité s’engagent, au sein d’un « contrat climat », à mettre en œuvre des « codes de bonne conduite » sous le contrôle du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Nous considérons que ces codes ne vont pas assez loin et qu’il serait nécessaire d’appliquer une interdiction de la publicité pour les transports et autres biens et services fortement émetteurs de CO2 : l’automobile, l’aviation et le transport maritime. En effet, sur les 11,2 tonnes d’équivalents de CO2 émises par personne, près de 29% proviennent des transports dont 68% sont dues à la fabrication des carburants et à leur combustion dans les véhicules des particuliers. Entre 2010 et 2018, les SUV ont représenté la seconde cause d’augmentation des émissions mondiales de CO2 parmi les secteurs énergétiques. Aujourd’hui, sur 10 voitures vendues, 4 sont des SUV*.
C’est dans ce cadre que la CLCV a proposé un amendement pour interdire la publicité en faveur des énergies fossiles, des véhicules automobiles les plus polluants, de l’aviation et du transport maritime.
Des mesures pour le secteur aérien très insuffisantes, seulement trois liaisons intérieures interdites
Le projet de loi prévoit d’interdire les liaisons aériennes à l’intérieur du territoire français dont le trajet est également assuré par train, sans correspondance, en moins de 2h30. Cette mesure revient à ne supprimer que trois grandes lignes, loin des 8 liaisons qui étaient recommandées par le Haut Conseil du Climat afin d’observer un réel impact sur l’environnement dans une logique de diminution des émissions de gaz à effet de serre. Nous militons pour que la mesure soit étendue à d’autres lignes régulières comme le trajet Paris-Marseille (3h30 maximum) ou Paris-Montpellier (3h en moyenne), qui sont des lignes très fréquentes (plus de 14 liaisons par jour).
Menus végétariens dans la restauration collective, une avancée timide
Les députés ont renforcé l’ambition du texte initial sur les menus végétariens dans la restauration collective en votant l’obligation, à partir de 2023, de proposer une option végétarienne quotidienne dans les restaurants collectifs sous leur responsabilité (administrations, prisons, hôpitaux, CROUS, entreprises publiques…) lorsqu’un choix de plats est déjà possible. Mais la restauration collective scolaire n’est pas concernée par cette mesure, pour laquelle les députés ont préféré une mesure non contraignante : la pérennisation de l’expérimentation d’un menu végétarien par semaine mise en place suite à la loi Egalim.
Avec un milliard de repas servis par an, la restauration scolaire a des répercussions majeures sur le monde agricole mais aussi sur les habitudes alimentaires des enfants. Elle permet à tous d’avoir accès à une alimentation saine et durable. Face à la nécessaire transition écologique, une consommation plus locale, plus écologique et plus durable est indispensable pour que notre système agricole et alimentaire soit plus résilient et plus résistant aux perturbations. Par ailleurs, ces évolutions répondent aux dernières recommandations de santé publique.
C’est pourquoi la CLCV continuera de défendre sa proposition de rendre obligatoire à partir de 2023, le choix d’un menu végétarien dans tous les services de restauration collective, y compris la restauration scolaire.
*Source : Agence international de l'énergie (AIE)
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