Au-delà de cette perspective qui lèsera toujours plus les consommateurs, une telle annonce ne peut que nous interroger sur les modalités de mise et de maintien sur le marché de produits à l’efficacité contestée. Ici, la responsabilité incombe aux professionnels et à l’industrie pharmaceutique qui y trouvent leur intérêt, et non aux consommateurs captifs des pharmaciens et des médecins, et parfois réellement soulagés par le médicament « de confort » qu’on leur a prescrit ou conseillé.
Si l’on en croit une étude publiée récemment aux Etats-Unis (Dr Donald Light, Université de médecine et de dentisterie du New Jersey), 85% des nouveaux médicaments qui sortent sur le marché n’apportent rien par rapport à l’existant. Pourtant, dans notre système, ces médicaments à « service rendu » faible ou nul ont toute chance d’être remboursés au taux le plus fort.
Dans le même temps, on pénalise les consommateurs de molécules peut-être obsolètes en termes de services rendus, mais qui leur font un effet bénéfique.
A qui la faute si ces médicaments leur ont été prescrits et sont encore sur le marché ? Face à une telle situation, la CLCV demande que les règles d’autorisation soient revues dans la transparence et soumises à cette règle d’efficacité et de réelle innovation : cela n’est nullement le cas aujourd’hui.
Une modernisation de notre système de santé ne peut se satisfaire d’une politique de franchises et de déremboursement de court terme. Au lieu de persévérer dans la politique actuelle d’économie au détriment des usagers consommateurs, la CLCV considère que des sources d’économies vertueuses existent dans le développement de la prévention et la refonte des modalités de mise sur le marché des médicaments.
L’accès pour tous à une santé de qualité est facteur de lien social et de développement réellement durable socialement et économiquement. Cela doit rester une priorité de notre société et la base de notre système de santé.