Les oubliés des mesures gouvernementales
Quand se chauffer au gaz devient un luxe. Quand prendre une douche chaude devient un privilège. Telle était la situation de 6 600 locataires d’un bailleur social du Puy-de-Dôme qui, comme beaucoup d’autres, sont alimentés par une chaudière collective à gaz. Leurs provisions mensuelles étaient passées sur un an de 49 € à 81 €, soit 65 % de hausse sur les provisions de chauffage et 53 % sur l’eau chaude. C’était donc près de 1360 euros par an à débourser pour un locataire d’un F4, pour une famille de 4 personnes.
Pourquoi une telle hausse alors que les tarifs réglementés du gaz sont gelés ? Ils ne le sont pas pour tous les Français. Le tarif réglementé de vente du gaz ne s’applique plus depuis 2016 pour les contrats professionnels ou chauffage collectif. Les mesures prises par le gouvernement en octobre de geler provisoirement le prix du gaz ne concernaient donc pas le chauffage collectif des immeubles sociaux et en copropriété.
La hausse brutale des factures de gaz mois après mois de ces ménages, cumulée avec les hausses des prix des carburants, des produits alimentaires et des produits manufacturés étaient un élément supplémentaire pesant sur leur budget. Partant de ce constat, la CLCV a alors réclamé des mesures d'aide pour les ménages confrontés à l’envolée de leurs dépenses de chauffage collectif et qui ne bénéficiaient pas des mesures gouvernementales face à la flambée généralisée des prix de l'énergie.
Les revendications de la CLCV entendues par le gouvernement
Le Premier ministre a annoncé mercredi 16 février l’extension du blocage du tarif réglementé sur les prix du gaz à l’ensemble des logements (HLM et copropriétés). Cette annonce répond aux besoins d’équité et de justice que les locataires et consommateurs demandaient, et que la CLCV soutenait auprès des pouvoirs publics depuis plusieurs semaines. Il aurait été impensable de laisser cette situation perdurer trop longtemps, alors que plusieurs de nos concitoyens ont du mal à se chauffer, que le pouvoir d’achat est en berne, et que les factures explosaient (jusqu’à 1000 euros de plus par an pour un ménage dans un quatre-pièces).
Nous sommes satisfaits de la décision du gouvernement, qui répond exactement à notre demande. Nous devons maintenant nous assurer que les locataires qui ont été facturés à tort soient remboursés rapidement. La CLCV demeure vigilante quant à l’application de ces mesures, et leurs effets concrets pour les locataires, les copropriétaires et les consommateurs.
Appel à témoins
La CLCV lance une enquête nationale sur la situation des chaudières collectives à gaz dans les logements HLM, notamment l'évolution des prix. Vous êtes locataire HLM et vos provisions de charges des frais de chauffage de votre immeuble équipé d'une chaudière collective à gaz ont augmenté fortement. Votre témoignage peut nous intéresser pour évaluer la portée de ces augmentations et faire des propositions de réformes en faveur du pouvoir d'achat des locataires. Témoignez en cliquant ici
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