Plein tarif : une hétérogénéité entre les régions 

Pour un trajet de 50 km, par exemple, la Normandie propose le tarif le plus bas à 8,60 €, soit 22 % de moins que la moyenne nationale et 30 % de moins que le Grand Est, où le tarif atteint 12,10 €, le plus élevé du pays. En parallèle, les durées de trajets peuvent également différer de manière significative : un trajet Biot-Fréjus dure 55 minutes, soit environ 25 minutes de plus que le trajet Lisieux-Caen, malgré des distances similaires. Ces écarts reflètent des politiques tarifaires régionales diversifiées, d’éventuelles contraintes spécifiques, qui influent directement sur le coût et la qualité du service pour les usagers, selon leur localisation.

Tarifs jeunes : une analyse des variations selon la fréquence d’usage

Les pratiques tarifaires varient de manière significative d'une région à l'autre. Certaines privilégient l’accessibilité avec des tarifs très bas, tandis que d’autres adoptent une approche axée sur une offre plus complète mais à un prix plus élevé. Par exemple, un jeune résidant en Centre-Val de Loire et effectuant quotidiennement le trajet entre Tours et Chinon, bénéficie d’un abonnement mensuel de 52,5 €, soit deux fois moins que le tarif pour un jeune en Auvergne-Rhône-Alpes pour un trajet équivalent, tel qu'Albigny-Neuville à Estressin, facturé 100,5€. De plus, les cartes de réduction pour les jeunes présentent une forte hétérogénéité, tant en termes d’avantages, de conditions et de prix allant de seulement 1 € à 90 € !

Nos recommandations

Préciser les facteurs influençant le tarif kilométrique. Les différences marquées du prix par kilomètre entre les régions soulignent la nécessité d'une plus grande transparence concernant les critères utilisés pour déterminer les tarifs, notamment en ce qui concerne les coûts d'exploitation et les droits de péage versés à SNCF Réseau. Mentionner explicitement le coût au kilomètre sur chaque billet pourrait également améliorer la lisibilité et renforcer la transparence.

S’inspirer des pratiques tarifaires les plus attractives entre régions. Certaines régions se démarquent par des politiques tarifaires innovantes, telles que la gratuité pour les jeunes ou des réductions significatives lors des épisodes de forte pollution atmosphérique. En adoptant et en adaptant ces bonnes pratiques à une échelle plus large, il serait possible d’harmoniser l’offre tout en répondant aux besoins spécifiques des usagers régionaux.

Garantir un accès à toutes les offres. Bien que la digitalisation des offres TER simplifie leur accès pour une majorité, elle peut exclure une partie importante des usagers, notamment ceux sans équipements numériques ou peu familiers avec leur utilisation. Assurer l'accès à ces offres par d'autres canaux, comme les guichets ou les bornes, est essentiel pour préserver l'équité.

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