Covoiturage, locations d’objets entre particuliers, échange de logements, de produits alimentaires ou de compétences, achats groupés… de plus en plus de consommateurs se tournent vers de nouveaux modèles qui font la part belle au partage, aux échanges et donnent du sens à leurs actes.
La consommation collaborative a le vent en poupe. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Car dans un contexte de crise qui perdure, le développement d’Internet et des réseaux sociaux favorise les échanges entre les personnes. Sur Internet, les plateformes de consommation collaborative se multiplient et attirent de plus en plus de membres. Qui sont ces nouveaux consommateurs ?
Chaque pratique son public
Selon une récente étude de l’Ademe sur « Les Français et les pratiques collaboratives : qui fait quoi et pourquoi ? », il n’y a pas un, mais des profils types de consommateurs collaboratifs. Chaque pratique a son public. Par exemple, une majorité (44 %) des adhérents d’AMAP (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne) habite dans des villes de plus de 200 000 habitants et est féminine (55 %). A l’inverse, les adeptes du covoiturage sont le plus souvent des hommes (54 %) et vivent en majorité dans des communes de moins de 20 000 habitants (47 %). Ils ont un point commun : ils ne sont pas dans le rejet de la société de consommation actuelle, mais ils veulent en reprendre le contrôle et devenir consom’acteurs.
Choisir sa communauté
Il s’agit pour eux de consommer, mais de façon « intelligente » et en étant « malins », confirme le « focus groupe » organisé le 6 mai 2013 par la CLCV afin de mieux cerner leur profil et leurs motivations. Les personnes qui y ont participé ont rappelé que si l’appellation consommation collaborative est nouvelle, le concept, lui, a toujours existé, notamment en milieu rural où les outils de production sont encore parfois mis en commun. Ce qui change aujourd’hui, c’est que l’on peut choisir sa communauté et qu’Internet et toutes les nouvelles technologies sont autant d’outils qui facilitent la mise en relation.
Pour la majorité d’entre eux, il s’agit de donner un sens à leurs achats et d’affirmer aussi la dimension sociale du mouvement en faisant partie d’un groupe. Parmi les autres raisons invoquées : la crise économique et la hausse du coût de la vie, la possibilité de faire de nouvelles rencontres, l’absence d’intermédiaires et une grande simplicité de mise en œuvre. Et c’est le bénéfice individuel qu’ils en retirent, qui prime, pour les adeptes de ce nouveau modèle où l’usage prédomine sur la possession.
Après-guerre déjà…
La consommation collaborative n’est pas un phénomène nouveau. Dès sa création dans les années 1950, en période de pénurie, notre association a constitué des groupements d’achat de charbon, de pommes de terre, de viande, ou de fruits et légumes qui ont connu un grand succès, tandis que des familles se regroupaient pour mettre en place des services collectifs : machines à laver utilisées en commun, ateliers de réparation, etc. La CLCV a aussi organisé des ventes directes entre producteurs et consommateurs. Elle est aussi issue du mouvement des « Castors », ces ménages qui s’entraidaient pour construire leur maison dans des quartiers agréables à vivre…