Les chiffres du gaspillage alimentaire ont de quoi choquer : selon la FAO, environ un tiers de la production agroalimentaire serait perdue ou gaspillée au niveau mondial. Les pertes de denrées agricoles sont surtout dues à des problèmes de stockage et de transport dans les pays en voie de développement.
Le problème est d’une autre nature dans les pays dits « riches » où c’est le développement d’une production et d’une consommation de masse qui s’accompagne de gaspillage.
L’ensemble des acteurs des filières sont concernés : de la production agricole jusqu’au consommateur final, en passant par les coopératives, l’industrie, la grande distribution et la restauration. Le pacte national a pour objectif de les mobiliser autour de onze mesures qui visent en particulier à mieux informer et sensibiliser les consommateurs, à réduire le gaspillage dans la restauration collective et à faciliter le don en faveur des associations de solidarité.
Cette dynamique va bien sûr dans le bon sens mais elle devra s’appuyer sur une évaluation rigoureuse et sur des indicateurs chiffrés et détaillés. Or, pour l’instant, hormis les grandes masses, il est difficile de savoir quels sont les volumes gaspillés par les différents acteurs.
Il est clair que les consommateurs ont leur rôle à jouer puisqu’ils seraient responsables de 30 % du gaspillage alimentaire en Europe. La CLCV se mobilise d’ailleurs sur ce sujet à travers des actions d’information du public sur le terrain. Mais faire évoluer les comportements suppose que la grande distribution et l’industrie agroalimentaire modifient elles aussi leurs pratiques, par exemple en ce qui concerne les promotions sur des maxi-formats et l’étiquetage des dates limites.