Covoiturage, adhésion à une Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne), échange de savoirs, troc… dans un contexte de crise et de développement d’Internet et des nouvelles technologies, la consommation collaborative a de beaux jours devant elle.
Les adeptes de cette nouvelle façon de consommer – où l’usage prime sur la propriété - sont de plus en plus nombreux. Pour mieux cerner leur profil capter leurs motivations, la CLCV a organisé le 6 mai 2013 un « focus group » composé de sept personnes volontaires : 4 femmes et 3 hommes âgés à une exception près de 24 à 32 ans, résidant à Paris et sa proche banlieue.
Une consommation qui s’humanise
Principaux enseignements : tous les participants ont défini la consommation collaborative de façon identique et pragmatique. Elle ne se réduit pas au seul acte d’achat et n’est pas forcément en lien avec des biens de consommation. C’est aussi le partage de connaissances, la mise à disposition de compétences, etc.
Si l’appellation est nouvelle, le concept, lui, a toujours existé, notamment en milieu rural où les outils de production sont encore parfois mis en commun. Ce qui change aujourd’hui, c’est que l’on peut choisir sa communauté ou le groupe auquel on souhaite appartenir et qu’Internet et toutes les nouvelles technologies sont autant d’outils de mise en relation.
Pour les participants à ce « focus groupe », il s’agit de consommer, mais « de façon intelligente » en étant « malins ».
Parmi les pratiques qu’ils privilégient : l’adhésion à une Amap, à « la Ruche qui dit oui », la participation à des brocantes, le crowdfunding (financement de projets en faisant appel à un grand nombre de personnes ordinaires - internautes, réseaux de contact, amis, etc - pour faire de petits investissements), à des groupes de Freecycle (mouvement de personnes qui offrent et récupèrent des objets gratuitement dans la ville où ils habitent et aux alentours) ou à des plateformes communautaires de covoiturage (BlaBlaCar).
Donner du sens à leurs achats et s’affirmer
Pour la majorité, il s’agit de donner un sens à leur achat en soutenant des initiatives comme « La ruche qui dit oui » et d’affirmer aussi la dimension sociale du mouvement en faisant partie d’un groupe. Parmi les autres raisons invoquées : la crise économique et la hausse du coût de la vie, le contact avec d’autres personnes, l’environnement (réduction des déchets à la source, des produits de meilleures qualité).
S’ils consomment de cette façon, c’est qu’ils y voient des avantages : de nouvelles rencontres, pas d’intermédiaire et une grande simplicité de mise en œuvre.
Les enjeux environnementaux ont été peu abordés car « c’est le bénéfice individuel » que les pratiquants retirent de cette démarche, qui prime. Enfin, la majorité du groupe a souhaité que se développe la mise en commun dans l’habitat collectif du gros électroménager (machines à laver, sèche-linge, etc)... Un concept qui n’est pas sans rappeler les services collectifs que la CLCV a mis en place dans les années cinquante pour que les familles puissent accéder aux équipements qu’elles ne pouvaient individuellement s’offrir.
Consulter les résultats détaillés du " focus group" du 6 mai 2013.