L’usage de support numérique fait désormais partie intégrante de notre environnement. Que ce soit à la maison ou au travail, nous utilisons en permanence des supports et des données numériques afin de nous informer, nous orienter, échanger ou encore nous divertir. Ces évolutions technologiques ont permis de réduire les distances, d’échanger de manière plus rapide, d’avoir un accès permanent à l’information ou encore nous permettre de gagner du temps.
Au cœur de la transformation de la société contemporaine depuis plusieurs décennies, la révolution numérique semble intuitivement pouvoir minimiser l’impact environnemental des activités humaines. Les termes comme « dématérialisation », « virtualisation », « cloud », apparaissent comme une promesse de limitation de l’utilisation des ressources physique de la planète.
Quels sont les dangers ?
Ces biens matériels présentent un cycle de vie fortement consommateur de ressources naturelles et générateur de pollutions. Ainsi, il n’existe quasiment aucun bien manufacturé dont l’impact soit aussi élevé que celui des équipements électroniques.
Le développement de ces technologies et son accès à tous ne sont pas sans effet sur l’environnement. Ordinateurs, tablettes, smartphones, etc. sont très énergivores et responsables de 45 % de la totalité des émissions de gaz à effet de serre émis par le secteur 2 du numérique. Un effet que l'on doit majoritairement à leur processus de production qui représente plus de 75% de l’empreinte environnementale du numérique.
La fabrication des appareils numériques nécessite beaucoup d’énergie et de composants qui sont pour la plupart des métaux rares : l’indium indispensable aux écrans plats LCD ou le tantale essentiel à la fabrication des smartphones. L’extraction de ces métaux nécessite la plupart du temps l’utilisation de produits nocifs pour l’environnement (rejets toxiques dans les rivières, dans l’atmosphère, sur la faune et la flore). Les minerais rares nécessaires à la fabrication de nos appareils numériques voient leurs stocks réduire de manière importante, certaine de ces ressources auraient atteint un niveau critique.
Pour la fabrication d’un smartphone il ne faut pas moins de 50 métaux différents. Le nombre de métaux nécessaire à leur fabrication ne cesse d’augmenter au fils des ans. Il y a 10 ans, seulement une vingtaine de métaux était nécessaire. La phase de fabrication est plus énergivore que la phase d’utilisation du produit. La fabrication d’un ordinateur portable mobilise 800 kilogrammes de matière première et va générer 169 kilogrammes de CO2 sur l’ensemble de son cycle de vie. Le flux de déchets d’équipements électriques et électroniques augmente de 2% par an en Europe. Moins de 40% de ces déchets sont recyclés.Ordinateur, smartphone : quel est leur coût environnemental ?
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