Derrière l’image romantique 

Les roses rouges, symboles d’amour, inondent en ce moment les boutiques de nos fleuristes. Mais d’où viennent-elles lorsqu’on les retrouve sur les étals en février, alors qu’elles poussent entre mai et novembre sous nos latitudes ? Si elles ne sont pas de saison, il a fallu les faire venir d’ailleurs… Et cela n’a pas été sans conséquence. « Les roses représentent plus de la moitié des bouquets offerts lors de la Saint-Valentin. Mais sous cette image romantique se cache un business aux conséquences néfastes pour la santé et pour l’environnement. Chaque année, pas moins de 600 millions de roses sont vendues en France, dont 5 % uniquement à l’occasion du 14 février. Dans ce nombre, seule une infime partie est issue de la production hexagonale. Et cette culture a un prix. Hormis les quantités de pesticides et d’eau (entre 7 et 30 litres par bouton) nécessaires à la croissance des fleurs, les exploitations sont responsables du rejet de grandes quantités de CO2. Et paradoxalement, une fleur cultivée sous serre aux Pays Bas en émet jusqu’à six fois plus qu’une autre importée du Kenya par avion », indique-t-on à l’observatoire européen de la transition.

80 % des fleurs coupées importées

Selon le livre blanc des fleurs coupées de 2023 de l’union nationale des fleuristes (UNF), « 80 % des fleurs vendues en France proviennent de l’étranger, majoritairement de Hollande, du Kenya ou encore d’Équateur. ». Des fleurs qui sont cultivées sous serres chauffées et éclairées parfois 24h/24 aux Pays Bas, dopées aux engrais de synthèse, aux pesticides et aux substances toxiques dont certaines sont interdites en Europe. Sans oublier qu’elles sont ramassées par des travailleurs parfois en situation précaire. « Les horticulteurs kényans utilisent près de 699 produits chimiques composés de 247 principes actifs. Sur ces 247 principes actifs, 150 sont acceptés en Europe, 11 ne sont pas listés dans les bases de données européennes et 78 ont été interdits car jugés nocifs. Concernant les produits chimiques utilisés, 27 % ne sont plus utilisés au sein de l’Union européenne. »

Choisir des fleurs locales et de saison

Pour espérer se rapprocher d’un bouquet un peu plus écologique, rien de mieux que d’acheter des fleurs de saison cultivées en France et certifiées par un label écoresponsable. Pas si simple car il vous faudra changer vos pratiques de consommation et accepter de ne pas trouver des roses ou des tulipes toute l’année. « Il faut apprendre au consommateur à aimer la pivoine, l’anémone, et les renoncules. Ces fleurs représentent 80 % de la production française. Il faut aussi l’habituer à payer plus cher ses fleurs s’il veut de la fleur locale. », explique le livre blanc des fleurs coupées de L’UNF.

Il est ainsi possible de questionner votre fleuriste pour lui demander des fleurs du moment et produites localement.

Et aussi : pensez à éviter les emballages en plastique qui ne servent qu’au transport. Au pire, réclamez-le en papier si vous n’imaginez pas vous en passer.

Les labels et certifications environnementaux

En France, des labels et certifications environnementaux sur les fleurs coupées existent. C’est le cas de :

  • Fleurs de France. Ce label garantit l’origine française de la production depuis 2015. Elle est réservée aux végétaux produits par des pépiniéristes, horticulteurs et floriculteurs engagés dans une démarche écoresponsable ou de qualité reconnue « Plante Bleue », « agriculture biologique (AB)... »
  • Plante Bleue. Lancée en 2011, cette certification nationale pour les entreprises françaises se structure autour de 7 sujets : biodiversité, protection des cultures, gestion de l’irrigation et des déchets, maîtrise de l’énergie, fertilisation et volet social.
  • MPS ABC (Milieu Programma Sierteelt). Cette certification évalue l’impact environnemental des productions horticoles. Les entreprises homologuées s’engagent à garantir des pratiques raisonnées (limitation des quantités d’engrais, de pesticides et d’énergie).
  • Fairtrade/ Max Havelaar.  Ce label s’intéresse à la mise en place d’une filière de fleurs éthiques dans plusieurs pays dont le Kenya, la Colombie et la Tanzanie. Le label vise à garantir que les produits ont été cultivés dans le respect des critères sociaux, économiques et environnementaux (gestion durable des sols et de l’eau, usage raisonné des pesticides, préservation de la biodiversité…).

Pour trouver des points de vente de fleuristes engagés, rendez-vous sur cette carte interactive : Carte des points de vente engagés - Certifications du Végétal

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