A l’heure de la baisse du pouvoir d’achat et de la prise en compte des crises sociales et environnementales, les consommateurs et usagers sont de plus en plus nombreux à développer de nouveaux modèles pour donner du sens à leurs actes d’achat et d’échange. Alimentation, habitat, transports, loisirs… dans tous les domaines de la vie quotidienne, ils sont nombreux à faire preuve d’ingéniosité pour vivre mieux et consommer autrement. Simple tendance ou changement en profondeur ? Suivez le guide !
Un phénomène ancien
La consommation collaborative désigne un modèle économique où l'usage prédomine sur la propriété. Cela peut se traduire par le fait de se regrouper pour acheter en commun afin d’obtenir un meilleur prix et une meilleure connaissance des produits et producteurs. Dans d’autres cas il s’agira de développer le partage en faisant par exemple du troc, en échangeant des biens ou des services.
Pas si sûr que ce soit une tendance passagère. Les chiffres (voir encadré) tendent plutôt à décrire un mouvement de fond en plein développement. Mais surtout la consommation collaborative n’est pas un phénomène nouveau !
Dès sa création dans les années 1950, en période de pénurie, notre association a constitué des groupements d’achat de charbon, de pommes de terre, de viande, ou de fruits et légumes qui ont connu un grand succès, tandis que des familles se regroupaient pour mettre en place des services collectifs : machines à laver utilisées en commun, ateliers de réparation, etc. La CLCV a aussi organisé des ventes directes entre producteurs et consommateurs. Elle est aussi issue du mouvement des « Castors », ces ménages qui s’entraidaient pour construire leur maison dans des quartiers agréables à vivre.
La consommation collaborative, on l’aura compris, s’amplifie avec la crise. Mais il faut noter que l’arrivée de nouvelles formes de communication (internet, réseaux sociaux) a permis non seulement de propager le mouvement, mais aussi de créer de nouveaux outils facilitant grandement l’organisation de ces nouveaux systèmes. Ainsi les sites de covoiturage ont remplacé les annonces faites sur les radios locales. Plus pratique quand même !
Nouveaux consommateurs
Difficile de dresser le profil de ceux qui choisissent de consommer autrement. Les motivations qui incitent à troquer ou à échanger sont diverses. Pour certains, c’est la nécessité de réaliser des économies d’argent qui sera le moteur quand d’autres – ce n’est pas contradictoire - y viendront en fervents militants du « plus de lien, moins de biens » ou par souci des problèmes sociaux ou environnementaux. Et c’est bien là que réside la richesse de la consommation collaborative : permettre la rencontre entre des personnes que rien ne prédisposait à se côtoyer.
Envie de consommer autrement ? N'hésitez plus, profitez, vous-aussi, des avantages du partage !
Quelques chiffres
Au niveau mondial : 2,2 millions de trajets en vélo libre-service sont effectués chaque mois, 3 millions de personnes ont déjà testé le couchsurfing (hébergement gratuit chez l’habitant).
En France : 2 millions de personnes sont aujourd’hui inscrites sur covoiturage.fr et on dénombre plus de 6000 Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne).