Loin de faire référence à la consigne du verre pour réutilisation, largement plébiscitée par les Français, la consigne sur les bouteilles en plastique est une fausse bonne idée. Le principe est simple : augmenter de quelques centimes le prix de l’eau en bouteille pour inciter les consommateurs à la rapporter en magasin et obtenir un bon d’achat ou quelques centimes. Si cette mesure semble aller dans le bon sens pour l’environnement, celle-ci n’est en réalité pas satisfaisante.
Notre association plaide depuis de nombreuses années pour la réduction à la source des déchets. Le projet de loi du ministère de la Transition écologique et solidaire n’incite pas à la consommation d’emballages réutilisables et prend le contre-pied du recyclage en risquant de réaliser une importante publicité aux bouteilles en plastique, à moindre frais pour les producteurs.
La consigne n’est en rien une mesure permettant de diminuer les déchets plastiques à la source. Alors que la CLCV milite depuis des années pour la consommation d’eau du robinet, l’instauration d’une consigne risque de renforcer l’usage de l’eau en bouteille en créant la monétarisation d’un geste de tri.
Si la consigne est envisagée comme une mesure permettant d’améliorer la collecte des bouteilles en plastique, celle-ci doit avant tout se concentrer dans les aires urbaines denses où une bouteille sur dix seulement est collectée et recyclée. Une consigne géographiquement limitée dans ces aires urbaines serait pertinente pour s’adapter aux particularités de la consommation nomade (gares, aéroports, complexes de loisirs…). Mais plus encore, cette limitation géographique permettrait de ne pas perturber les gestes de tri ancrés depuis plus de vingt ans dans le quotidien des ménages.
Recycler c’est bien, boire l’eau du robinet c’est encore mieux !
Afin de marquer son engagement pour l’eau du robinet pour réduire les déchets plastiques de l’eau embouteillée, la CLCV a détourné une campagne sur le recyclage.
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