Concernant le gaz, la hausse est d’autant plus surprenante que le cours du pétrole (facteur principal de la hausse des coûts d’approvisionnement en gaz) actuellement à moins de 120$, est retombé à son niveau d’avril 2008, date de la dernière augmentation des tarifs réglementés.
Comment justifier alors cette nouvelle hausse ? L’opacité qui entoure la fixation des tarifs réglementés ne permet malheureusement pas de répondre objectivement à cette question.
Concernant l’électricité, là encore, nous ne disposons d’aucunes données qui permettent de statuer sur les justifications économiques de cette hausse.
En outre, dans une période où le pouvoir d’achat est une préoccupation nationale, où la France bénéficie d’une véritable « rente nucléaire », et où EDF est une entreprise publique rentable, les consommateurs auraient pu espérer que le gouvernement renonce à cette hausse.
Cumulées aux deux précédentes augmentations intervenues en 2008, ces nouvelles hausses entraineront une élévation moyenne de 135 euros de la facture annuelle pour 7 millions de foyers se chauffant au gaz et une hausse annuelle comprise entre 5 et 40 euros pour 29 millions d’abonnés d’EDF. Des montants non négligeables !
Face à ces hausses, le gouvernement annonce un renforcement des aides aux ménages modestes pour lutter contre la précarité énergétique.
C’est une bonne chose, cependant, ces aides ne sont ni nouvelles, ni même un « cadeau » destiné à compenser les hausses tarifaires.
Ces aides existent déjà, et répondent au problème d’accessibilité énergétique que connaissent depuis longtemps les ménages pauvres. Le plafond de revenu qui donne droit à ces aides est d’ailleurs équivalent au seuil de pauvreté.
En outre, le montant des aides reste faible, avec un maximum annuel par foyer de 120 euros pour le gaz et de 130 euros pour l’électricité.
Ces aides représentent un rabais d’au plus 10% de la facture pour des ménages très en difficulté. Pour le gaz, l’aide ne compensera pas d’ailleurs les hausses tarifaires survenues depuis le début de l’année.
La CLCV demande :
- que le Gouvernement ajourne sa décision d’augmenter les tarifs du gaz et de l’électricité
- la publication des déterminants économiques (coûts) qui justifient ces hausses, afin de mettre fin a l’opacité qui entoure le calcul des tarifs réglementés.
- l’ouverture d’une large réflexion, au niveau français et européen, sur les prix de l’énergie et sur l’impact économique et social pour les ménages des hausses successives.
La présidence française de l’UE est le moment pour aborder cette question.