Nouveau coup de massue pour les consommateurs. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) vient de rendre un rapport dans lequel elle préconise d’augmenter les tarifs de l’électricité de 6,8 % à 9,6 % dès cet été. Ce n’est pas tout. Selon ses calculs, le tarif bleu d'EDF destiné aux particuliers devrait aussi croître d'environ 3,2 % en 2014 comme en 2015. Et il faudrait en plus ajouter un rattrapage de 7,6 % - qui pourrait être étalé dans le temps - pour compenser la hausse nettement insuffisante de ce même tarif l'an dernier.
Pourquoi de telles hausses ? Pour couvrir les coûts de production et de commercialisation d’EDF, eux-mêmes en forte progression, selon la CRE. Une augmentation des coûts de production qui n’est pas compensée par les tarifs pratiqués. Or, la loi est claire : les tarifs d’EDF doivent refléter très fidèlement les coûts de production.
Mais c’est l’Etat qui fixe les tarifs réglementés. Et si la CRE est tenue de faire des recommandations, il n’est pas tenu de les suivre. Quitte, comme cela a déjà été le cas, à se faire rappeler à l’ordre par le Conseil d’Etat. C’est donc lui qui va trancher.
La porte-parole du gouvernement a indiqué hier que « la hausse qui sera décidée au mois de juillet prendra en compte un équilibre indispensable (…) entre la couverture des coûts d’EDF et la préservation du pouvoir d’achat des ménages ».
Pour la CLCV, l’analyse de la CRE est excessive. Si EDF doit pouvoir augmenter ses tarifs un peu plus vite que l’inflation pour faire face à des charges croissantes dans le nucléaire, l’électricien peut aussi limiter cette hausse en faisant des économies. Un rapport de la Cour des comptes de février 2013 le confirme. Une question que la CRE ne se pose pas. Et cette augmentation arrive au plus mauvais moment pour le portefeuille des ménages, qui voient, depuis le début de l’année, leurs factures d’électricité augmenter.