Je peux aller où je veux à pied
Pas toujours. Vous pouvez librement vous promener à pied en forêt, même sur les parcelles privées (qui représentent 75 % des forêts en France), sauf si le propriétaire les a fermées au public, pour des raisons de travaux forestiers, de chasse ou de préservation de l’environnement. Des panneaux suffisamment voyants indiquent ces restrictions. Si vous êtes libre de vous y promener, il est cependant recommandé de rester sur les sentiers balisés. De la même manière : votre chien peut être lâché dans les 100 m autour de vous. La laisse devient obligatoire du 15 avril au 30 juin, à la naissance des animaux, et toute l’année sur certains espaces protégés.
Je peux sillonner les sentiers balisés à VTT
Seulement sur certains. La priorité est aux randonneurs. À bicyclette comme à cheval, vous aurez à vérifier si rien ne vous l’interdit, et ensuite demeurer obligatoirement sur les sentiers balisés. Si vous dérogez aux règles, vous risquez une amende pouvant s’élever jusqu’à 1500 €.
Je peux circuler à moto sur les chemins forestiers.
Bien souvent, non. Plus des trois quarts des chemins forestiers en France sont fermés aux véhicules motorisés comme les voitures, les motos, les quads, les 4x4. En cause : les risques de tassement et d’érosion des sols importants à leur passage, la destruction de plantes parfois rares et protégées aux abords des chemins et la perturbation de la faune. Seules les personnes habilitées comme les services forestiers, les véhicules de secours, les chasseurs ayant signé une convention peuvent emprunter ces voies. Un panneau à l’entrée de la forêt, voire une barrière indiquent l’interdiction. Mais cela n’est pas systématique, n’enlevant pas pour autant l’interdiction. Pour s’y retrouver, une règle : « un véhicule motorisé ne peut emprunter une route à travers la forêt que si elle est carrossable (goudronnée ou empierrée) et qu’il n’y a ni panneau, ni barrière. Sans respect de cette autorisation, vous risquez une amende jusqu’à 1500€ et une suspension de permis », rappelle l’Office national des forêts (ONF).
Je peux ramasser des champignons
Oui, dans une certaine mesure. Même s’il existe une tolérance, les champignons sauvages comme tout ce qui se trouve dans les forêts appartiennent au propriétaire du sol. La cueillette est donc réglementée. Ainsi, en forêt publique, elle est « autorisée du moment qu’elle reste dans le cadre d’une consommation familiale et si les prélèvements n’excèdent pas 5 litres par personne et par jour (environ un panier) sauf réglementation locale contraire », rappelle l’ONF. « Au-delà des limites, elle est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 45 000€ et d’une peine d’emprisonnement. » Dans les forêts privées, il est impératif de demander l’autorisation au propriétaire. Celui-ci peut en effet porter plainte pour vol et atteinte à la propriété privée si vous êtes surpris en pleine cueillette.
Je peux récupérer du bois mort au sol
Pas vraiment. Il est déconseillé de prélever du bois qu’il soit vivant ou mort, de ramasser des pierres, des plantes, des mousses, voire de prélever de la terre ou du sable en forêt. Car tout est essentiel, y compris les branches brisées au sol qui abritent des espèces végétales et animales et enrichissent les sols. « La décomposition du bois mort permet le retour des minéraux dans le sol, nécessaire à la bonne santé des arbres. C’est pourquoi il est préférable de renoncer à le ramasser même pour construire des cabanes en famille. », explique l’ONF. Il est également interdit de déposer des gravats, des ordures ménagères, et même des déchets verts (taille de haies, tonte, feuilles mortes…) et alimentaires (restes de pique-nique), « Les uns favorisent le développement des plantes envahissantes, les autres sont un danger pour les animaux qui perdent leur instinct sauvage et risquent de s’empoisonner. ».
En cas de sécheresse, respectez les fermetures d’accès à la forêt
En 2022, 63 000 hectares* de forêt ont brûlé en France. Comme le rappelle le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, « l’activité humaine est la principale cause de déclenchement d’incendies – 90% des départs de feu - que ce soit du fait d’une activité économique (chantiers de BTP ou agricoles...) ou bien d’une activité quotidienne (mégots de cigarettes, barbecues, étincelles provenant d’un véhicule...). » Si l’accès de la forêt est interdit temporairement, il est indispensable de respecter cette obligation. Le massif forestier étant jugé à ce moment-là très vulnérable.
* Source ONF
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