C’est quoi un produit biosourcé ?
Il s’agit d’un produit fabriqué avec des ressources renouvelables issues de matières végétales et animales (blé, colza, lin, chanvre, sciure de bois, algue, laine de mouton, déchets organiques…). Des matières qui remplacent ou viennent en complément de ressources fossiles comme le pétrole. Ainsi, les fibres de lin ou de chanvre sont utilisées dans la fabrication de matériaux d’isolation pour le bâtiment ou la garniture intérieure des voitures, quand des molécules de blé, de betteraves, de maïs et de pommes de terre trouvent leur place dans l’élaboration de détergents pour la cuisine, de shampoings ou de gels douche.
Vient-il de l’agriculture biologique ?
« Utiliser seul, le préfixe « bio » prête souvent à confusion. », explique-t-on à l’Ademe. Et pour cause : le terme « biosourcé » ne veut pas dire que les matières premières utilisées proviennent de l’agriculture biologique, ni que le produit soit biodégradable. Il signifie simplement qu’il a été élaboré à partir de matières provenant du vivant (bio = vivant). Des matières premières, qui subissent en général un ou plusieurs traitements physiques, chimiques ou biologiques, ne le rendant pas forcément vertueux.
Dans quels produits les trouve-t-on ?
À tarif équivalent aux produits conventionnels, ceux biosourcés ont trouvé leur place dans notre quotidien : jean à base de chanvre, pneus intégrant de la silice issue de la mélasse de betterave ou d’écorces de riz, casque de vélo à base de bambou, panneau acoustique à base de mycélium (champignons), de liège et de coton recyclé, raquette de tennis avec de la fibre de lin, combinaison de surf à base de coquilles d’huîtres…
Pour les reconnaître, il existe des labels comme « Bio-based content », « Ok biobased » ou « Biobased – XX % », ou d’autres labels plus spécifiques comme « Produit biosourcé » de l’association Karibati, pour les produits de construction. Des labels qui n’apportent en revanche pas une garantie sur la performance environnementale du produit.
En effet, en dehors des sacs plastiques biosourcés (50 % de part minimale d’origine végétale en 2020, 60 % à partir de 2025), il n’existe pas d’obligation réglementaire ou de normes qui imposent un pourcentage minimum de matières issues du vivant. « Un fabricant peut n’incorporer que quelques % de biomasse dans un produit et le déclarer biosourcé », explique l’Ademe.
Est-il plus écologique ?
Encore une fois, « bio ne veut pas forcément dire que le produit est inoffensif et sans impact pour l’environnement. Cela veut simplement dire qu’il vient du vivant. », rappelle l’Ademe
L’intérêt principal : l’utilisation des matières végétales et animales utilisées dans leur élaboration limite la consommation de ressources fossiles non renouvelables (pétrole, gaz et charbon) et permet de capter du carbone grâce à la photosynthèse. Si pour certains produits, le gain environnemental est incontestable (c’est le cas des soins exfoliants pour la peau qui ont utilisé pendant longtemps des microbilles de plastique non éliminées par les stations d’épuration, et remplacées depuis leur interdiction en 2018 par de la poudre de coque de noix ou de noyau d’abricot), ce n’est pas le cas pour tous.
Les produits biosourcés peuvent en effet contenir des matières provenant de cultures ou d’élevages conventionnels utilisant des procédés phytosanitaires ou hormonaux, ou être traités avec des additifs chimiques et polluants.
Pour vérifier l’empreinte écologique d’un produit biosourcé, le mieux est de se référer à l’analyse de son cycle de vie (ANCV). Celui-ci permet de s’assurer que l’ensemble des étapes de fabrication, de commercialisation et d’utilisation ne consomment pas plus d’énergie et ne génère pas plus de pollutions qu'un produit équivalent classique.
Pour s’y retrouver en tant que consommateur, le réflexe à adopter est de se tourner vers des produits portant l’Ecolabel européen, qui prend en compte l’ensemble de ces facteurs.
Que faire d’un produit biosourcé dont on ne veut plus ?
Les produits biosourcés en fin de vie doivent être traités de la même manière que ceux plus conventionnels : tout d’abord les réparer, les donner, les revendre et enfin les déposer dans une borne de collecte en déchetterie.
Concernant les sacs plastiques biosourcés et biodégradables, il est recommandé de ne pas les mettre au compost. D’après l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dans un avis publié en octobre 2022. les matières plastiques des sacs qui se revendiquent « biosourcées, biodégradables ou compostables » peuvent ne pas totalement se dégrader dans les composteurs domestiques et pire, diffuser des substances comme des polymères, des monomères résiduels, des additifs ou des charges inorganiques, et ainsi contribuer à une pollution de l’environnement.
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