La CLCV est choquée par ces pratiques : les consommateurs ne sont pas des sujets d’observation et encore moins de simples cobayes. Nous considérons que l’opacité qui prévaut aujourd’hui sur ces utilisations détournées des systèmes de vidéosurveillance est inacceptable.
En tant qu’association de consommateurs, nous sommes régulièrement confrontés à des difficultés lors de relevés de prix ou d’enquêtes en grandes surfaces. Intervention de vigile, saisie et destruction des données collectées, nécessité d’autorisations préalables pour filmer ou prendre des clichés de produits sont monnaie courante. Comment ne pas être saisi par le contraste entre, d’une part, ce luxe de précautions et, d’autre part, la totale impunité dans laquelle les faits et gestes des clients peuvent être épiés !
Dans son article, la CNIL s’alarme à juste titre des possibilités de traçage et de reconnaissance des individus offertes par les dispositifs de mesure d’audience publicitaire ou de fréquentation. Outre les caméras, des capteurs permettraient en effet de détecter les signaux émis par les téléphones portables et donc d’identifier et de suivre des personnes ! Et peut-être de leur adresser ensuite des publicités ciblées en fonction de leurs centres d’intérêt … A cet égard, la commission précise qu’elle restera vigilante sur le respect des règles en matière de protection des données personnelles.
Pour la CLCV, cette vigilance s’impose mais il ne s’agit là que d’une partie du problème. Nous considérons qu’un affichage claire, lisible et visible à plusieurs endroits des lieux de vente devrait informer les consommateurs de la présence de systèmes de surveillance et des usages auxquels ils sont destinés. Rappelons que cette obligation d’affichage figure dans la loi de 1995 mais qu’elle est aujourd’hui peu ou pas appliquée. La CLCV a saisi les parlementaires pour que la proposition de loi sur le droit à la vie privée à l’heure du numérique, qui sera prochainement examinée à l’assemblée nationale, précise et renforce les exigences dans ce domaine.