Quand la température extérieure s’affole, celle de nos domiciles peut rapidement suivre le même mouvement. La nuit en revanche, alors que la première baisse, la seconde peine à le faire en raison de la chaleur emmagasinée dans les murs et à l’intérieur. Et plus la canicule dure, plus le phénomène s’amplifie. Pourtant, garder nos logements le plus frais possible est une nécessité, non seulement pour notre confort, mais aussi pour notre corps. Pour maintenir sa température, ce dernier met en effet en place plusieurs mécanismes d’adaptation (transpiration, accélération de la respiration, dilatation des vaisseaux) qui peuvent l’épuiser si la situation se prolonge sans période de récupération.
Une solution peut être bien sûr d’investir dans une climatisation, mais avant d'investir dans cet équipement, il faut réfléchir en amont, pour éviter de se retrouver avec un équipement non adapté et/ou peu efficace. Une climatisation est énergivore, et donc coûteuse, encore plus dans la période que nous vivons. Selon l’Ademe, « même les climatiseurs les plus performants consomment plus, en quelques semaines, que les réfrigérateurs et les congélateurs en fonctionnement permanent toute l’année ». Voici quelques précautions et habitudes pour conserver la fraîcheur chez soi.
Pour vivre heureux, vivons calfeutrés !
La première chose à faire pour y parvenir est d’empêcher le maximum de chaleur d’entrer. Dès que la température extérieure est plus élevée que la température intérieure ou lorsque vous partez le matin, toutes les portes et fenêtres doivent pour cela être impérativement maintenues fermées. Faites de même avec les volets pour bloquer l’entrée des rayons du soleil (notamment pour les ouvertures exposées à l’ouest ou au sud). Si vous n’en avez pas, des stores extérieurs, écrans, auvents, brise-soleil ou pare-soleil peuvent être utiles. Et si votre logement n’en est pas doté non plus, faites appel au système D : une tringle de douche extensible et un drap (de couleur claire) permettra d’ombrager vos fenêtres en quelques minutes et sans perçage. Fermez enfin vos rideaux intérieurs et toutes les portes intérieures. Le réchauffement des pièces les plus exposées au soleil ne se fera ainsi que peu ressentir dans celles au nord ou à l’est. Vous constaterez même une différence de plusieurs degrés.
Aérez au bon moment
Le soir et la nuit, dès que la température extérieure devient moins élevée que celle du logement, c’est le moment de faire entrer l’air pour évacuer la chaleur et refroidir l’intérieur. Si votre logement le permet, ouvrez notamment des fenêtres opposées les unes aux autres et à la fois en rez-de-chaussée et dans les étages, de façon à provoquer une circulation d’air et donc une évacuation plus efficace de la chaleur.
Éliminez toutes sources de chaleur
Ampoules, ordinateurs, électroménagers, appareils numériques : tous émettent de la chaleur en fonctionnant. Renoncez à ceux dont vous pouvez vous passer, et notamment du four, et débranchez ceux qui peuvent l’être. Quant aux appareils indispensables, c’est le moment de penser à nettoyer leurs grilles d’aération, afin d’éviter qu’ils surchauffent !
Faites de l’évaporation votre meilleure amie
La transpiration est le principal mécanisme de défense du corps humain, mais aussi de celui des animaux ou des végétaux. Pourquoi ? Parce que le phénomène d’évaporation absorbe lui-même de la chaleur en se produisant. Pour en bénéficier, entourez-vous de plantes et vaporisez de l’eau sur leurs feuilles, faites sécher le linge à l’intérieur et mouiller vos rideaux ou des draps que vous placerez près des fenêtres. Si vous n’êtes pas concernés par une alerte sécheresse, un arrosage des plantes et jardin le soir, ou un rinçage des sols carrelés rafraîchira également légèrement l’atmosphère.
Sur votre peau même, favorisez l’évaporation en l’humidifiant ou en utilisant un ventilateur. L’Ademe conseille d’ailleurs de booster son effet en plaçant « une bouteille d’eau congelée, une poche à glace ou un linge mouillé devant ». Ne vous attendez pas à disposer ainsi d’une véritable climatisation naturelle, mais ajoutés les unes aux autres, ces différentes astuces vous aideront à limiter la surchauffe.
Quelles solutions à long terme ?
Les canicules et vagues de chaleur sont sans cesse plus nombreuses. Selon Météo France, leur occurrence, « qui était en moyenne d'un été tous les 5 ans avant 1989, est devenue annuelle depuis l'an 2000 ». Et, sous l’effet du réchauffement climatique, l’institution estime que leur fréquence « devrait doubler d’ici à 2050 ». Pour y faire face, l’adaptation de nos logements va devenir cruciale. Pour inciter et aider les particuliers à le faire, l’Ademe vient de publier un guide « Adapter son logement aux fortes chaleurs ». On y trouve de précieux conseils et les solutions les plus efficaces comme : les travaux d’isolation possibles, l’installation de protections scolaires extérieures, la plantation de végétaux, plantes grimpantes et arbres, la réduction des surfaces minérales (pierre, béton, etc.), le choix de matériaux réfléchissant la lumière et de revêtements de couleur claire.
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