Choisir des légumes et des fruits de saison, pourquoi c’est essentiel ?

Manger de saison, c’est privilégier les fruits et les légumes naturellement mûrs à un moment donné dans l’année. C’est suivre le rythme des saisons et adapter son alimentation en fonction de ces cycles, avec moins de recours aux serres chauffées et à l’importation de produits provenant de l’autre bout du monde. « Une tomate produite en France sous serre chauffée émet jusqu’à 7 fois plus de gaz à effet de serre qu’une autre produite sous serre non chauffée. Un kilo de fraises consommé en hiver génère 40 % d’émissions de gaz à effet de serre de plus qu’un kilo produit en saison, entre mai et juillet », indique l’Ademe.

Manger local, oui, mais…

Et si privilégier des légumes de saison est important, qu’en est-il de manger local ? « La consommation de produits locaux présente de nombreux bienfaits notamment en matière de fraîcheur des produits et de dynamisation de l’agriculture locale et des circuits courts. Cependant, d’un point de vue environnemental, manger local ne peut pas être considéré comme la solution. En France, seules 10 % des émissions de gaz à effet de serre de notre alimentation sont imputables au transport des denrées, alors que les deux tiers de ces mêmes émissions résultent de la production agricole» précise Benoît Granier, responsable alimentation de l’association Réseau action climat.

« Réduire son impact environnemental, ce n’est pas simplement choisir d’acheter ses légumes au petit producteur à côté de chez soi, c’est aussi privilégier avant tout des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement comme l’agriculture biologique. Il ne faut pas non plus oublier que la majeure partie des impacts écologiques de notre alimentation proviennent de la production de viande, d’œufs et de produits laitiers. Une production en majorité intensive qui entraîne en plus d’une grosse quantité de gaz à effet de serre (liée en majorité au méthane provenant de la digestion des ruminants), la pollution des eaux, des sols, de l’air à travers les déjections animales, l’utilisation des engrais de synthèse pour fournir l’alimentation aux animaux d’élevage et la déforestation induite par la production de soja pour alimenter les élevages intensifs. Une alimentation durable implique à la fois de manger local, de saison, bio et de limiter sa consommation de produits animaux » , explique Benoît Granier.

En plus : d’après une étude américaine de 2008, remplacer un jour par semaine la viande et les produits laitiers provenant d’élevages industriels par d’autres sources de protéines comme les légumes secs, des céréales complètes, des fruits à coque réduirait davantage les émissions de gaz à effet de serre que d’acheter sa nourriture localement.

Les gestes à adopter pour réduire l'impact de notre alimentation

Nous avons tous la possibilité de réduire nos impacts au niveau individuel :

  • En privilégiant les circuits courts et les produits en agriculture biologique. Lire notre article 6 circuits courts pour manger local
  • En diminuant sa consommation de viande et de produits animaux et en augmentant sa ration de céréales complètes, de légumes secs et de fruits à coque (noix, noisette…).
  • En choisissant ses poissons et ses fruits de mer à la bonne saison car eux aussi ont une saisonnalité en raison des périodes de reproduction. Des périodes qu’il est nécessaire de respecter pour garantir la protection des espèces. Lire notre article À chaque poisson, sa saison !
  • En s’équipant d’un calendrier des légumes et fruits de saison et le suivre dans ses achats. Lire notre article Consommons des fruits et des légumes de saison 
  • En cultivant de façon biologique ses propres légumes dans son potager, comme faire pousser des herbes aromatiques dans une jardinière sur son balcon ou planter des courgettes et des framboises dans un jardin partagé municipal.

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