A l’occasion de la grève survenue hier, la CLCV souhaite aussi qu’un service minimum puisse être effectué dans des cas d’urgence.
En 2008, la commission Attali (décision 211) avait déjà cerné le problème en montrant que le nombre de taxis à disposition en France, et notamment en Ile-de-France, était trop faible pour satisfaire la demande. L’avis du 16 décembre 2013 de l’Autorité de la concurrence montre ainsi que la densité de taxis et de véhicules de petite remise (VPR) à Paris est quatre fois inférieure à celle de New-York et trois fois inférieure à celle de Londres. Il apparait aussi que ce différentiel s’explique notablement par la forte implantation du modèle alternatif, le VPR, dans ces autres villes.
Plusieurs axes de réformes avait été proposés pour relancer l’offre sans léser les professionnels installés, notamment en prenant en charge le coût des licences des acteurs installés (rachat de la licence au prix d’origine). Le prix élevé de la licence qui témoigne, selon l’Autorité de la concurrence, d’une rentabilité en fait assez élevée de l’activité, est un frein au développement de l’offre.
Depuis, des mesures d’attribution des licences ont été mises en place. Mais le même avis de l’Autorité de la concurrence souligne qu’elles sont « limitées » et rappelle, en page 6, un fait frappant : il y a un peu moins de taxis à Paris aujourd’hui que dans les années 30 ! (20 400 contre 21 000).
Par ailleurs, le système de tarification induit une distorsion du rapport entre offre et demande. L’offre est trop faible en heure de pointe (début de matinée et soirée) et trop importante en heure creuse et aux abords des aéroports.
La CLCV considère que le développement de l’offre doit avoir lieu et, dans l’état actuel du système, il serait contre-productif de mettre des barrières rédhibitoires à l’activité des VPR.
Enfin, à l’occasion de la grève survenue hier, la CLCV regrette l’absence d’un service minimum pouvant notamment s’adresser aux personnes non motorisées et qui ont un besoin urgent de déplacement (accès à l’hôpital, à la maternité, notamment) comme cela existe en Italie. En ne mettant pas en place ce service minimum, les taxis donnent une image déplorable du secteur qui justifie d’autant une réforme.