Quelque 650 000 locataires seront impactés par cette mesure qui, parce qu’elle ne prend pas en compte la diversité des situations personnelles, s’avère potentiellement injuste.
En effet, cette réforme ne prévoit aucun aménagement pour les personnes victimes d’accidents de la vie. L’indemnité perçue par un salarié en cas de licenciement pourra mener à une réduction, voire à une suppression de l’allocation logement. Autre exemple, les sommes perçues par la victime d’un accident de la route pourront la priver d’allocation logement. Or, ces fonds versés en une fois sont censés apporter une aide à long terme et non priver leur bénéficiaire d’aides au logement.
De la même façon, des ménages qui ont hérité d’un bien en indivision ou acheté et rénové une maison pour une éventuelle reconversion professionnelle ou leur retraite seront, eux-aussi, victimes collatérales de cette réforme dont le seul objectif est de faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat. Ou plus exactement, de faire plus de 100 millions d’euros d’économies par an. Curieux choix lorsque l’on sait que cette aide contribue fortement à préserver le pouvoir d’achat des locataires.
Par ailleurs, à l’heure où le ministère du Logement se préoccupe de la vitalité des villages et des bourgs, cette mesure, qui va inciter les locataires à se séparer de leurs biens, nous semble contre-productive.
Notre association dénonce cette réforme depuis l’origine et regrette que, malgré ses demandes, le ministère n’ait pas souhaité donner davantage d’informations statistiques sur son impact et adapter le dispositif en conséquence. La CLCV ne manquera pas de donner une forte visibilité à toute situation injuste dont elle sera informée.