Après 5 années consacrées à l’expertise des quelques 4400 allégations présentes sur le marché, seul un quart d’entre elles ont été considérées comme fondées. Il revient maintenant à la commission et aux états membres d’arrêter la liste des mentions qui pourront figurer sur les emballages.
La proposition actuellement sur la table prévoit d’autoriser pas moins de 238 allégations. Ce nombre demeure très élevé et l’on voit mal comment les consommateurs pourront utiliser à bon escient chacune de ces mentions lorsqu’ils feront leurs courses… D’autant qu’elles sont rédigées dans des termes très techniques, incompréhensibles pour la majorité des consommateurs.
Autre problème majeur, la liste inclut des allégations concernant des vitamines et minéraux pour lesquels l’intérêt d’un apport supplémentaire au sein de la population n’est absolument pas démontré. Ces allégations risquent de conférer, aux yeux des consommateurs, un avantage « santé » à des produits qui en fait n’ont pas d’intérêt, les besoins étant déjà couverts par ailleurs. Nous avons dénombré 126 allégations de ce type dans le document de la commission.
La CLCV s’étonne également que des allégations relatives aux matières grasses et au sel soient envisagées. Ces propositions sont contradictoires avec les objectifs de santé publique, la priorité étant de diminuer les apports en lipides et en sel et non de les encourager via des allégations !
Enfin, rien n’est prévu concernant les risques liés à des apports excessifs de certaines substances. C’est le cas par exemple de la caféine qui peut être contre-indiquée avant la pratique sportive chez certains sujets. A cet égard, le projet de la commission qui prévoit des allégations incitant à la consommation de caféine dans le cadre d’efforts d’endurance nous paraît très problématique.
La CLCV appelle le gouvernement français et la commission à revoir leur projet afin de limiter la liste des allégations aux substances qui présentent un intérêt réel et à adopter des messages clairs et délivrant une information utile aux consommateurs.