Nos enquêteurs ont en outre pu constater que « Le panier des essentiels », opération lancée en avril dernier afin de permettre aux consommateurs de repérer facilement les produits les moins chers, a pratiquement été abandonnée par la grande distribution. Dans 59% des 214 magasins enquêtés, aucune signalétique ne permettait aux consommateurs d’identifier ces produits.
D’après notre enquête, les supermarchés ont connu une inflation plus marquée que les hypermarchés (+6.7% contre +4.7%). Les principales augmentations ont touché le café (+20% à 22% selon les références), les céréales du petit déjeuner (+6 à +10%) et le chocolat (+3 à +8%)
Trois ans après la forte hausse de 2008 (+5.7% selon l’Insee), les ménages subissent une nouvelle augmentation significative des prix de l’alimentaire, sans perspective de baisse à court terme. Pour le pouvoir d’achat l’impact est loin d’être anodin : d’après l’INSEE, « un ménage avec enfants » dépenserait autour de 500 euros par mois pour l’alimentation (hors alcool et repas pris hors domicile). Pour un tel ménage, une augmentation des prix de 5% sur l’année conduit à une augmentation de 300 euros des dépenses alimentaires annuelles.
Par ailleurs, l’alimentation est une dépense contrainte qui continue à peser lourd dans le budget des ménages les plus modestes.
Les augmentations de prix sont expliquées par les professionnels par les hausses des matières premières agricoles enregistrées en 2010 et 2011 et un recul des cours mondiaux reste peu probable dans les mois à venir. Ainsi, du côté des céréales, les prix devraient, selon le dernier bulletin de la FAO, « se tasser légèrement tout en demeurant à des niveaux historiquement élevés ».
Dans ce contexte et pour prévenir toute nouvelle hausse, la CLCV demande une plus grande transparence sur la formation des prix. Nous souhaitons que l’Observatoire des prix et des marges aille plus loin en s’intéressant aux marges nettes afin d’analyser le partage de la valeur ajoutée au long des filières.
Par ailleurs, nous appelons les pouvoirs publics à stimuler la concurrence dans la grande distribution. On estime que les enseignes sont en position dominante dans près de 50 % des zones de chalandise et l’Autorité de la concurrence a, dans des avis récents, pointé les freins qui limitent la concurrence au niveau local. Un tel contexte est évidemment défavorable aux consommateurs.
Enfin nous appelons au maintien d’une TVA réduite sur les produits alimentaires et à un renforcement des sanctions relatives aux non conformités fréquemment relevées lors des opérations promotionnelles dans la grande distribution.