Chargé de mettre en place la feuille de route issue de la conférence environnementale de septembre dernier, le Comité national de l’eau est aujourd’hui devenu un bateau ivre.
Des dysfonctionnements perturbent gravement le bon déroulement des travaux engagés et empêche une participation satisfaisante des acteurs.
Une succession de groupes de travail et de commissions au rythme difficilement soutenable, des convocations suivies de contrordres, des communications d’ordres du jour incomplets, des envois trop tardifs ou partiels de documents de travail, des défaillances dans le partage des informations et dans la gestion des réunions, ont entrainé des réactions de contestation de certains participants associatifs et poussent aujourd’hui à s’interroger sur la conformité règlementaire du pilotage de cette instance.
Après une réunion plénière particulièrement houleuse en décembre dernier et à quelques jours de la journée mondiale de l’eau qui est l’occasion de rappeler toute l’importance d’un partage équitable de cette ressource si précieuse, le constat que nous faisons est alarmant : la gouvernance de l’eau dans notre pays souffre cruellement d’un manque de transparence et de démocratie.
Face aux pressions des lobbies industriels et agricoles auxquelles certains élus sont parfois plus sensibles qu’à l’intérêt général, et lasse de ne pouvoir faire entendre les intérêts des consommateurs domestiques la CLCV, très impliquée sur le terrain et dans les diverses instances de concertation, a décidé de suspendre sa participation au Comité National de l’Eau et réaffirme sa demande : l’Etat doit prendre ses responsabilités et reprendre la barre de cette instance afin que tous les acteurs puissent y jouer démocratiquement leur rôle.