En 2005, ce marché a augmenté de 7 %, résultat spectaculaire au regard des taux de croissance habituels dans l’agroalimentaire. Les études récentes montrent d’ailleurs que près d’un français sur quatre a consommé un complément alimentaire dans les douze derniers mois.;
Mais que penser de ces produits, ni aliments ni médicaments, qui affichent de multiples vertus pour la santé et le bien être ? La CLCV s’est penchée sur quelques 140 références pour tenter d’y voir plus clair. A l’issue de cette enquête, on ne peut qu’être frappé par la « créativité » débordante du secteur.
Le mirage des gélules miracles
On apprend ainsi que l’huile de caméline apporterait le bien être, que les extraits de queue de cerise brûleraient les graisses et que l’huile de pépins de raisin réduirait les cernes et nourrirait les cheveux !
C’est sur le segment phare de la minceur, qui représente environ 30% de l’offre, que les fabricants sont les plus inspirés. Effets sur la silhouette et le tour de taille, déstockage intensif des graisses, perte de poids en trois jours : les mentions les plus farfelues pullulent.
Une efficacité très discutable
Une consultation de la base de données Pubmed, une référence incontournable en matière de publications scientifiques, confirme pourtant que les « principes actifs » de ces produits sont très loin d’avoir fait leurs preuves.
Manifestement, au rayon « nutraceutique », le principe de l’information loyale des consommateurs n’est pas respecté et nous appelons donc les pouvoirs publics à réagir et à contrôler strictement le recours aux allégations sur ce type de produits. Nous nous inquiétons par ailleurs du manque de cohérence dans la gestion des risques liés à certaines substances.
Sécurité pas toujours garantie
Ainsi, en 2001, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments précisait qu’une supplémentation en créatine constituait « un risque insuffisamment évalué pour la santé ». Pourtant, des boutiques spécialisées proposent cette substance censée améliorer les performances sportives.
La situation est comparable pour la poudre de maca, un tubercule des Andes dont l’Afssa ne garantit pas l’innocuité (avis de 2004). Plus préoccupant encore, on peut, en quelques clics sur internet, commander de l’éphédrine alors que ce stimulant n’est pas autorisé en raison des risques cardiovasculaires graves qu’il entraîne.