Jusque là distribués exclusivement par le réseau de la Banque Postale, des Caisses d’Epargne et du Crédit Mutuel (ce dernier pour le livret Bleu), ils devront pouvoir être proposés par tous les réseaux bancaires.
La CLCV est favorable au développement d’une plus grande concurrence dans le secteur bancaire au bénéfice des utilisateurs. En ce sens, la possibilité offerte à toutes les banques de proposer un produit aussi populaire que le Livret A peut apparaître comme un moyen de favoriser l’émulation concurrentielle.
Cependant, cet objectif ne doit en aucun cas venir porter atteinte aux objectifs de cohésion sociale qui sous-tendent aujourd’hui le mode de distribution et de collecte de ces livrets.
Il s’agit en effet de produits de placement défiscalisés accessibles à tous, quel que soit les revenus et la situation financière, ce qui en explique d’ailleurs l’immense succès (plus de 46 millions de livrets détenus à ce jour). Il est indispensable que cette large accessibilité soit préservée, quel que soit le réseau dans lequel le livret est distribué, et que le service financier que représente le livret A pour les plus modestes soit maintenu.
L’accessibilité de ce produit est également lié à l’étendue des réseaux bancaires qui en assurent jusqu’à présent la distribution ; il serait tout à fait néfaste pour les consommateurs que la banalisation de la distribution de ces livrets conduise à une moindre présence bancaire notamment dans les zones les plus isolées.
Enfin, les livrets A et Bleu sont aujourd’hui en France des outils essentiels du financement du logement social. La banalisation de la distribution de ces produits peut représenter un risque à moyen terme pour le dispositif actuel, tant en raison des risques de dispersion de la clientèle sur d’autres produits plus rémunérateurs pour les établissements bancaires, et donc de diminution des fonds, que de remise en cause de la centralisation de sa collecte.
La CLCV insiste donc pour que toute ouverture à la concurrence dans la distribution des ces livrets d’épargne réglementée s’accompagne de garanties fortes de long terme permettant d’assurer la pérennité d’un dispositif qui a montré son intérêt tant pour les consommateurs que pour la collectivité.