Cette inquiétude est légitime car ces 6 derniers mois, les problèmes sanitaires liés à l’alimentation se sont multipliés. Depuis janvier, les consommateurs ont ainsi été informés de la présence de dioxine dans la viande allemande, de manquements graves à l’hygiène dans des fast-food qui pourraient avoir entraîné deux décès, d’une contamination de tomates séchées par le virus de l’hépatite A et plus récemment de deux épidémie liées à E. Coli, l’une dans des graines germées allemandes, la seconde dans des steaks hachés.
Bien sûr, l’actualité immédiate ne doit pas occulter la tendance de fond à savoir que les intoxications alimentaires ont fortement diminué au cours des dernières décennies. Cependant, la sécurité alimentaire est un défi permanent qui appelle une rigueur et une vigilance continue de tous les acteurs : professionnels, pouvoirs publics et bien sûr consommateurs.
Aujourd’hui, nous manquons d’information sur les moyens mis en œuvre par les autorités sanitaires en matière de surveillance de la chaîne alimentaire. Quels sont les fréquences et les résultats des contrôles dans les différents secteurs de l’industrie agroalimentaire ? Quels sont les moyens humains et matériels dans ce domaine ? Quelles mesures sont adoptées pour améliorer la situation ?
Faute d’indicateurs et de chiffres, ces questions essentielles restent en suspens et il est impossible de suivre objectivement l’évolution de la pression de contrôle sur les professionnels.
Pourtant, les contrôles officiels sont un déterminant majeur de la sécurité alimentaire, complémentaire des procédures de gestion des risques mises en œuvre par les industriels eux-mêmes. En matière sanitaire, la responsabilisation des professionnels est évidemment bienvenue mais elle ne saurait suffire à garantir la fiabilité des denrées aux yeux des consommateurs. Afin de préserver la confiance de ces derniers, nous demandons la publication annuelle d’un tableau de bord des contrôles réalisés par les administrations et des résultats obtenus. La CLCV invite les parlementaires à inscrire une disposition en ce sens dans le projet de loi en faveur des consommateurs actuellement examiné par l’assemblée nationale.