Le discours est bien rôdé et connu : à chaque texte ayant des incidences sur les prestations des syndics, ces derniers mettent en avant la menace d’une augmentation des honoraires. Les travaux portant sur la définition d’un socle de base des prestations de gestion courante et qui ont abouti à l’arrêté Novelli de 2010 avaient déjà donné l’occasion aux professionnels d’annoncer une envolée de leurs tarifs, également de 20%. Pourtant, c’est oublier qu’ils sont les seuls responsables de la situation actuelle.
En réduisant au fur et à mesure la notion même de gestion courante à une véritable peau de chagrin au profit de prestations exceptionnelles mieux rémunératrices, les syndics ont empêché les copropriétaires d’avoir une vision d’ensemble sur ce que doit faire au minimum un gestionnaire. La comparabilité des offres et la prévisibilité des coûts sont devenus impossibles.
Bien sûr, la qualité a un prix et si certains copropriétaires demandent des prestations particulières (disponibilité régulière dans la soirée, par exemple…), il est normal que le syndic en soit rémunéré. Mais en aucun cas la publication d’une loi ne doit servir de prétexte à une augmentation systématique des honoraires.
Nous rappelons aux professionnels la nécessité de respecter le jeu de la concurrence. A l’heure actuelle, certains cabinets indépendants arrivent à proposer davantage de services que leurs homologues appartenant à des grands groupes, et ce à des honoraires inférieurs. Il n’est donc pas certain que l’ensemble de la profession partage cette vision d’une augmentation massive d’honoraires et gageons que d’aucuns sauront tirer leur épingle du jeu.
Nous incitons donc les copropriétaires à la plus grande prudence et à refuser toute augmentation d’honoraires qui paraîtrait indue ou non accompagnée de réelles prestations complémentaires.