Nutrition santé commercialisait en 2007 des barres chocolatées censées stimuler la mémoire et les performances mentales des seniors ou des jeunes en période d’examengrâce à l’adjonction d’un extrait d’huile de soja.Alertée par ces allégations plus que douteuses, la CLCV a interpellé la répression des fraudes quant à leur conformité et a en parallèle saisi l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments.
Cette dernière ayant confirmé que les assertions du fabricant ne reposaient sur aucune base scientifique sérieuse, la CLCV a saisi la justice. Après deux ans de procédure, le fabricant a été condamné en appel le 20 octobre dernier et devra verser dix mille euros à la CLCV en réparation du préjudice causé.
Cette affaire illustre les dérives constatées sur le marché de l’alimentation « santé ». A terme, le règlement européen de 2006 sur les allégations devrait permettre d’y remédier puisqu’il impose aux fabricants d’obtenir un feu vert des agences avantde commercialiser un produit revendiquant des vertus santé.
Mais ce texte n’entrera vraiment en vigueur qu’après l’évaluation scientifique des 4000 allégations présentes sur le marché européen. Cet énorme travail est déjà entamé et il apparaît d’ailleurs que 75 à 80 % des promesses santé ne sont pas crédibles. Le succès remporté par la CLCV dans son action contre Gerbléa le mérite de rappeler que, dans la période transitoire où nous nous trouvons et qui pourrait encore durer de longs mois, les professionnels de l’agroalimentaire ne peuvent s’affranchir de toute règle.