Jusqu’à 6 centimes par litre en moins, telle sera la baisse des prix des carburants pour les consommateurs, et ce pour une période limitée à 3 mois. Soit 12 € maximum euros d’économies par mois pour un consommateur devant faire 60kms jour (ce qui est fort répandu) avec un véhicule consommant 7L (au 100kms) de sans plomb 95 et qui dépense aujourd’hui plus de 200€ par mois.
Au-delà de nécessaires modalités à connaître:
- sur quel prix de référence s’appliquera la baisse ? La dernière enquête réalisée sur le sujet par la CLCV le mois dernier souligne les grands écarts de prix entre les départements.
- quel contrôle et sanctions pour accompagner ce dispositif ?
- quelle politique de moyen et long terme pour abaisser drastiquement notre dépendance aux carburants?
Par cette mesure, certes insuffisante, le gouvernement reconnaît que les prix des carburants ont atteint un niveau devenu insupportable pour les consommateurs. Le Ministre de l’Economie et des Finances s’est engagé au-delà de cette période de 3 mois à revoir la formation des prix des carburants et le poids des taxes. Dans cette perspective, la CLCV demande le lancement d’une négociation entre les professionnels du secteur, les pouvoirs publics et les principales organisations de consommateurs pour mettre en place un véritable dispositif de régulation les prix des carburants, sur la durée.
Pour y parvenir, des leviers d’actions existent et doivent être mobilisés :
- la fiscalité doit être réformée pour s’adapter aux nouvelles conditions économiques et sociales. Représentant entre 50 et 60 % du prix, la modulation des taxes permettra un plafonnement des prix.
- les marges de raffinage (notamment pour le gasole) et de distribution augmentent fortement depuis 10 ans (voir nos baromètres). Les causes de ces hausses doivent être identifiés et prévenues. Un plafonnement des marges de distribution au-delà d’un certain niveau des prix du brut, doit être envisagé
- l’ensemble des Etats doivent agir pour réguler les modalités de fixation et de variation des prix du brut sur les marchés afin de limiter tout phénomène spéculatif
- la mobilisation des réserves stratégiques peut lisser les hausses sporadiques sur quelques semaines, quand cela est nécessaire
- une plus grande transparence sur la formation des prix et une vigilance des pouvoirs publics sur les marges réalisées par les intermédiaires, sont nécessaire. Ces derniers pourraient également s’intéresser à l’impact de la baisse du nombre des stations-services sur le prix des carburants et la création éventuelle de positions dominantes de certains distributeurs.
- Enfin, une politique de long terme visant à rendre moins dépendants les consommateurs au pétrole et aux carburants en développant des offres alternatives (co-voiturage, auto-partage…), en prévenant l’étalement urbain, en affectant des ressources des taxes provenant de la consommation des carburants au développement de transports collectifs publics adaptés et attractifs, et à la recherche, doit en parallèle être mise en place