L’objectif de proposer 100 000 logements pérennes à des personnes qui sont aujourd’hui dans un parcours d’insertion est un objectif ambitieux. Il représente près de 25 % des attributions annuelles de logements sociaux. Un chiffre certainement difficile à conjuguer avec les nombreuses priorités énoncées dans la loi Egalité & Citoyenneté (DALO, personnes prioritaires, etc.) et ce d’autant plus en zone tendue.
De plus, l’accueil nécessaire de ces personnes nécessite un accompagnement social soutenu. Il reposera essentiellement sur le secteur associatif dont les moyens financiers sont aujourd’hui déstabilisés par la suppression notamment des emplois aidés.
La CLCV reste en attente des orientations du gouvernement sur les aides au logement, sur la part des aides à la pierre prise en charge par l’Etat. Compte tenu des circonstances, la CLCV rappelle sa demande de gel des loyers pour l’exercice 2018, mesure entraînant pour le budget de l’Etat une économie potentielle de 130 millions d’euros (liée à la non indexation des aides personnelles au logement).
D’autre part, la loi du marché ne peut pas être la réponse adaptée à la régulation des prix en matière de loyers. Comme le montre l’exemple européen, l’Allemagne, la Suède ou les Pays-Bas consacrent, en 2015, 0,5 à 0,6 % de leur PIB aux aides au logement. Un chiffre inférieur à la France (1,2 %) car ils ont une politique de contrôle et d’encadrement de l’évolution des loyers, sans pour autant pénaliser l’initiative privée.
La CLCV réaffirme donc son souhait de voir l’encadrement des loyers étendu aux métropoles dans les plus brefs délais et restera vigilante dans le cadre des débats à venir.