Et de nous vanter à nouveau les bénéfices de la surélévation, un dispositif prôné par Benoist Apparu lorsqu’il était lui-même ministre du Logement, mais en 2009. Une idée vieille de plus de quinze ans qui ne prend pas et qui est tout simplement une mauvaise idée. Penser que la surélévation participera fortement à la résorption de la tension locative est totalement illusoire et ne peut que servir ponctuellement pour des opérations précises.

Quant au renforcement de la division parcellaire ou pavillonnaire, certains marchands de sommeil s’en frotteront certainement les mains, vu que cela leur permettra d’avoir davantage de logements sur un même terrain. Et indépendamment de cela, se posera la question de la gestion de ces nouveaux ensembles immobiliers : copropriétés ? ASL ? Avec les risques que la complexification de la gestion fasse basculer les habitants dans la précarité.

Mettre en place une liste de territoires engagés pour la construction dans les secteurs présentant une forte tension immobilière peut être intéressant ; mais on notera, paradoxalement, que certaines de ces communes situées dans le Val-de-Marne (94) se sont vu refuser la mise en place de l’encadrement des loyers au motif qu’elles n’étaient pas assez tendues…

Quant à la remise en cause de la loi SRU, une nouvelle tentative parmi d’autres, elle entraînera inexorablement une baisse de l’offre de logements sociaux pour les ménages fragiles et accentuera encore plus la crise du logement.

Pour finir, on notera que le Premier ministre souhaite « déverrouiller » la profession de syndic. Assurément, des réformes sont nécessaires, notamment au regard des exigences de compétences initiales, de formation continue ou encore sur la mise en place d’une réelle commission de contrôle. Mais en aucun cas il ne s‘agit de jouer avec le logement des copropriétaires, souvent l’achat d’une vie, en permettant à la première start-up venue, qui se rêve d’être une licorne, de gérer, en moins bien, ce que font difficilement les professionnels.

Ces mesurettes, parfois dangereuses, ne permettent pas de régler la « bombe sociale » que représente la crise du logement. À ce titre, la CLCV regrette, comme l’ensemble du secteur professionnel, l’absence de mesures réellement efficaces.

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