Pour la CLCV (Consommation, Logement, Cadre de Vie), association de consommateurs et d’usagers de la santé, continuer à rembourser des médicaments au service rendu faible, avec un rapport bénéfices/risques plutôt négatif, n’a pas de raison d’être.
« Sevrer » si nécessaire les malades qui consomment ces médicaments en les remboursant à 100%, puis arrêter les prescriptions, nous paraît la solution la plus humaine et la plus saine scientifiquement. Mais il faut surtout reporter les économies faites sur ces médicaments vers les moyens en infrastructures et en personnel dont manquent cruellement ces malades. L’Assurance maladie le fera-t-elle en ces temps de vaches maigres ?
Ainsi donc, la HAS préconise de rembourser encore à 100%, pour des malades en ALD et pendant au moins un an, des médicaments à l’efficacité jugée faible et qualifiée « d’au mieux modeste » et « dont la pertinence clinique reste discutable », avec un risque de survenue d'effets indésirables et un risque accru d'interactions médicamenteuses. Ainsi encore, de nouveaux malades pourront se voir prescrire ces médicaments avec un remboursement baissé à 15%, et ce pendant un an également.
Que l’on ne veuille pas priver d’un coup des malades de médicaments qu’ils utilisent déjà et en qui ils placent des espoirs nous paraît tout à fait justifié, si l’on prend une année pour montrer à ces malades et/ou à leurs familles l’inutilité de ces médicaments. Mais donner ce même faux espoir d’un intérêt thérapeutique que l’on sait très faible ou nul à de nouveaux malades qui en seront beaucoup de leur poche, ne va pas dans le bon sens.
Les malades d’Alzheimer manquent cruellement de structures pour les accueillir, et de personnel formé pour les aider à lutter et soulager dans le même temps des proches épuisés. Pour la CLCV, il faut aujourd’hui abonder financièrement ces moyens qui ont fait leurs preuves, jusqu’à ce que les laboratoires pharmaceutiques présentent de nouvelles molécules avec un effet significatif sur l’évolution de la maladie.