Marisol Touraine ne suivra pas l’avis de l’Autorité de la concurrence, qui préconise la vente des médicaments en vente libre en grandes surfaces. Ce refus ne profitera pas aux consommateurs, de plus en plus nombreux à pratiquer l’automédication, mais fera perdurer le monopole des pharmaciens d’officine, avec les marges que l’on sait.
Pourtant, l’Autorité de la concurrence a mis certaines limites à la vente en grande surface, notamment le fait qu’elle devrait être dans un espace clos (comme une pharmacie), et avec un diplômé en pharmacie (comme dans les officines actuelles). Avec ces restrictions, le consommateur aurait pu trouver dans les grandes surfaces des médicaments moins chers, avec le même service et le même conseil que dans une pharmacie traditionnelle.
La CLCV ne pense pas que le médicament est un produit banal, mais elle constate que rares sont aujourd’hui les pharmaciens qui surveillent les achats de leurs clients en posant des questions, en avertissant des risques éventuels de mélanges médicamenteux, voire en refusant la vente d’un produit à un consommateur qui mettrait sa santé en danger par une automédication aberrante. Un pharmacien salarié d’une grande surface ne ferait probablement pas plus mais pas moins non plus. Dans les deux cas, le chiffre d’affaire compte …
Dans son enquête réalisée en mars 2013 dans 16 régions, 31 départements et 523 pharmacies, la CLCV a relevé des différences de prix allant du simple au quadruple. L’automédication se développe en France car de plus en plus de médicaments sont en vente libre et non remboursés par la Sécu, et que les usagers de la santé sont de plus en plus « savants ». Refuser le libre jeu de la concurrence dans une période difficile pour les consommateurs, c est freiner chez certains les achats de médicaments de confort, et les défavoriser encore un peu plus.