Ces dispositions sont annoncées comme devant faciliter l’accès des plus modestes à un logement HLM et ainsi introduire plus de justice sociale... Cette présentation est cependant loin de nous convaincre, elle laisse croire qu’aujourd’hui beaucoup de locataires sont des privilégiés qui « profiteraient » de logements sociaux indûment, or rappelons que seuls 7 % des locataires HLM dépassent les plafonds de ressources et pour la grande majorité de très peu.
Si les mesures annoncées sont adoptées, un ménage avec deux enfants vivant en région autre qu’Ile-de-France et gagnant aux alentours de trois SMIC(1), ne pourra plus prétendre à un logement HLM.
Cette orientation politique qui vise à réserver le logement social aux plus pauvres aura pour effet de multiplier les ghettos qui existent déjà. Augmenter fortement le surloyer incitera les personnes très légèrement au dessus du SMIC à quitter le logement social, mais pour aller où ? Maintenir l’équilibre des quartiers est pourtant impératif, la preuve en est des flambées de violence qui éclatent régulièrement.
Réserver les logements sociaux aux plus pauvres en chassant de nombreux ménages modestes, nous semble oublier les difficultés d’accès au logement de ces personnes qui seront confrontées aux prix du marché locatif privé. La vraie question de l’accès au logement aujourd’hui en France est celle du nombre de logements et de leur pouvoir d’achat au regard de leurs revenus.
Pour ces raisons, la CLCV s’oppose à cette conception du logement social aux plus pauvres et préconise prioritairement :
- de rendre obligatoire la règle des 20% de logements sociaux découlant de la loi SRU dans tout programme de construction ;
- le développement des logements privés conventionnés offrant des logements à loyers intermédiaires.
(1)Base : Plafonds de ressources pour les Prêts Locatifs à Usage Social (PLUS)