Pour l’heure, la majorité des analystes soulignent que la demande alimentaire va continuer à croître. De plus, les coûts de production agricole, notamment les engrais et les traitements chimiques, sont très liés aux prix des énergies fossiles qui augmentent eux aussi.
Rien ne laisse donc présager un retournement prochain des prix agricoles et, dans un tel contexte, l’indexation que promeut la FNSEA porterait une atteinte supplémentaire et durable au pouvoir d’achat de consommateurs. Ce sont évidemment les ménages modestes, qui consacrent une part importante de leur budget à l’alimentation, qui seraient les plus touchés.
Pour la CLCV, l’augmentation des prix agricoles devrait en premier lieu inciter l’ensemble des acteurs de l’agroalimentaire à faire évoluer leurs techniques de production et leur stratégie. En agriculture, des innovations sont indispensables pour sortir de la dépendance à la pétrochimie et augmenter la productivité.
Rappelons qu’au final la part des matières premières dans les prix en rayon n’est pas prépondérante. Le lait ne représente que 25 % à 30% du prix du yaourt, le blé que 25 % du prix des pâtes et 5% du prix de la baguette.
C’est sur tous les autres coûts liés au marketing, à la transformation et à la logistique que les industriels et les distributeurs doivent agir pour amortir les hausses des matières premières. Pour la CLCV, une répercussion mécanique de ces hausses sur les prix des produits transformés est inacceptable.
Enfin, il revient aux pouvoirs publics d’assurer la transparence sur les prix et les marges et de veiller à ce que la concurrence s’exerce à tous les stades des filières agroalimentaire afin de prévenir toute marge abusive.