L’étude, qui s’est penchée sur les tarifications pratiquées par 224 banques de l’Europe des 27, place ainsi les banques françaises en troisième position des banques les plus chères, avec un coût moyen de 154 euros par an pour la tenue d’un compte courant, derrière l’Italie et l’Espagne.

 Le rapport pointe également du doigt le manque de transparence financière des banques de l’Hexagone : plus de 50% des établissements étudiés ont dû être contactés afin d’obtenir des informations complémentaires ou pour clarifier les informations disponibles sur leur site web.

Enfin, rappelant les résultats d’un sondage de 2008 de l’Eurobaromètre, en matière de compte courant, près d’un Français sur deux déclare rencontrer des difficultés pour comparer les offres bancaires sur le marché, faisant de la France le pays où il est le plus ardu de confronter et de choisir entre les différentes offres proposées par les banques. Cette étude confirme les conclusions de l’enquête 2009 CLCV relevant le manque de lisibilité des tarifications pratiquées par les établissements bancaires. Ainsi, l’enquête dénonçait déjà le tarif des « packages » proposés (pour ne pas dire imposés) par les banques au consommateur et le fait qu’il est financièrement plus intéressant pour le consommateur de souscrire des services à la carte que d’opter pour un package.

Les banques de détail manquent à leurs obligations envers les consommateurs 

Pourtant, combien de consommateurs, aujourd’hui, refusent de souscrire à ce type d’offre ? Combien s’aperçoivent que les services bancaires à la carte leur reviennent moins chers qu’un package ? Et surtout, comment le leur reprocher, tant il est difficile d’étudier et de comparer les offres des banques ?
En ce sens, la CLCV souscrit totalement aux déclarations de Meglena Kuneva, commissaire chargée des consommateurs :

« Les banques de détail manquent à leurs obligations envers les consommateurs. Nombreuses sont les preuve qui montrent que les principes de base dont doivent bénéficier les consommateurs sont bafoués en raison de problèmes qui vont d’une tarification complexe à des redevances cachées et à des informations peu claires et incomplètes ».

 Face à ce constat acerbe, la Fédération Bancaire Française (FBF), dans un communiqué de presse, s’étonne des résultats de l’enquête de la Commission européenne et doute de leur fiabilité « d’autres études internationales menées sur ce sujet placent la France en dessous de la moyenne européenne [pour les frais bancaires] ».

Si elle doute que les tarifs des banques françaises soient aussi élevés, elle justifie pourtant, par ailleurs, ces mêmes tarifs ! Ainsi, selon la FBF, les attentes du consommateur français « grand utilisateur de services bancaires » seraient plus élevées que dans les autres pays européens.

Doit-on rappeler à la FBF qu’aujourd’hui il est impossible au consommateur français de se passer de services bancaires sauf à devenir un paria économique ? La CLCV réaffirme ses positions et demande, comme le fait aujourd’hui la Commission européenne, que les offres bancaires soient claires, lisibles et aisément comparables.

Le consommateur doit pouvoir faire jouer la concurrence entre établissements et exercer son droit à choisir librement et de façon éclairée sa banque et les services qu’il désire y souscrire.

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Reine-Claude Mader : 01 56 54 32 20 – rc.mader@clcv.org