La France est le deuxième plus gros consommateur d’eau en bouteille d’Europe juste derrière l’Italie avec 8,3 milliards de litres par an. Une consommation qui représente 7 milliards de bouteilles. Cette consommation révèle un véritable défi écologique : la réduction des déchets plastiques dans notre environnement. L’objectif de réduction de 50 % des bouteilles plastiques en 2030 fixé dans la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire pourrait se faire au profit de l’eau du robinet. C’est une alternative écologique et disponible auprès de la quasi-totalité des ménages. Cela signifierait une réduction de plusieurs milliards de bouteilles plastique.
À ce jour, aucun acteur français faisant autorité n’a mené une analyse du cycle de vie comparative de l’eau embouteillée et de l’eau du robinet et sur l’impact des différents modes de consommation d’eau potable. Nous avons écrit au président de l’ADEME pour demander la réalisation d’une telle expertise scientifique. Nous n’avons pas eu de réponse.
La promotion de l’eau du robinet
Lors de l’examen du projet de loi sur l’économie circulaire, le gouvernement souhaitait l’instauration d’une consigne pour réemploi et recyclage pour les bouteilles en plastique. Le principe, augmenter de quelques centimes le prix de l’eau en bouteille pour inciter les consommateurs à la rapporter en magasin et obtenir un bon d’achat ou quelques centimes. L’éventuelle mise en œuvre de la consigne a été remise à une décision ultérieure.
N’agir que sur le recyclage via la consigne n’est en rien une mesure permettant de diminuer les déchets plastiques à la source. C’est une fausse bonne idée. Éviter la prolifération des bouteilles en plastique passe d’abord par un changement des habitudes de consommation, et donc par la promotion active de l’eau du robinet, pour laquelle la CLCV milite depuis des années, et ensuite sur la consommation restante développer le recyclage. Sans la promotion de l’eau du robinet, la consigne sur les bouteilles d’eau et de soda est une mesure inefficace !
Le développement des fontaines à eau dans les lieux «nomades»
Le taux de recyclage des bouteilles en plastique est bien plus faible que la moyenne dans les zones « nomades » (gares, aéroports, stations de métro, lieux touristiques, plages…) qui sont des lieux très fréquentés. Cela s’explique par un manque de points de collecte de déchets triés et la rareté de points d’accès à l’eau potable comme des fontaines à eau
Nous avons sollicité les grands opérateurs du quotidien (SNCF…) notamment dans le domaine du transport public afin qu’ils installent des fontaines au sein des espaces voyageurs. Nous attendons que le gouvernement soutienne cette initiative. Il faut également accompagner les villes à prendre les dispositions nécessaires afin de faciliter l’accès à l’eau potable dans l’espace public.
Adoptez la gourde !
Oui, en buvant de l’eau du robinet vous participez à protéger l’environnement des déchets plastiques, mais pourquoi ne pas aller plus loin et choisir d’autres contenants que le plastique pour la conserver. Par exemple en balade, à votre séance de sport ou au bureau optez pour une gourde. En acier inoxydable, elle ne rouille pas et peut être utilisée autant de fois que vous souhaitez. À la maison, conservez l’eau dans une bouteille ou une carafe en verre. La gourde c’est aussi un moyen d’économiser sur son budget loisirs. La remplir avant de partir en voyage, se rendre à un concert ou au cinéma vous évitera d’acheter des petites bouteilles d’eau vendues au prix fort.
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