Si le but est de ne pas épuiser une ressource fossile non renouvelable (le pétrole), l’impact environnemental de la monoculture de palmier à huile pose question et serait supérieur à celui du diesel issu du pétrole.
Total ouvre cette année à la Mède dans les Bouches du Rhône, une raffinerie de biodiesel. L’importation annuelle prévue est de 300 000 tonnes d’huile de palme à minima. Ces chiffres sont remis en cause par l’association Les Amis de la Terre présente dans 77 pays. Elle annonce un chiffre bien supérieur, jusqu’à 550 000 tonnes, ce qui ferait exploser l’importation d’huile de palme en métropole (en 2017, l’importation totale d’huile de palme était de 900 000 tonnes en France).
Ainsi, de telles importations d’huile de palme, combinées à l’impact néfaste de la déforestation, semblent une solution peu pertinente pour remplacer le pétrole.
De plus, l’importation de l’huile de palme est bon marché et fait concurrence aux producteurs français de colza à destination des biocarburants. C’est de concert avec les syndicats agricoles comme la FNSEA ou Jeunes agriculteurs JA, que les ONG environnementales (Les Amis de la Terre, Greenpeace, etc.2)) ont protesté contre le projet de la raffinerie de la Mède, en vain.
Les distributeurs commencent à réagir. Leclerc, Intermarché et Système U ont annoncé leur engagement à éliminer les carburants fabriqués à partir de l’huile de Palme, d’ici 2020.
Alors que font les pouvoirs publics ?
En France, les députés viennent de soumettre un amendement pour exclure les produits issus de l’huile de palme des biocarburants et ainsi voter pour supprimer les avantages fiscaux dont bénéficient les agro carburants à base d’huile de palme. Rien n’est gagné car la disposition sera rediscutée lors du prochain projet de loi des finances pour l’année 2020. L’UE quant à elle prévoit la suppression des produits issus de l’huile de palme comme agro carburants en 2030.