Selon un rapport de l’Organisation des nations unies (ONU), les équipements électriques et électroniques (EEE) constituent la première source de déchets dans le monde : 53,6 millions de tonnes en 2019. L’Europe se classe au premier rang mondial en termes de production de déchets électroniques par habitant avec 16,2 kg/habitant. La réparation présente donc un enjeu environnemental. En réparant nous évitons la fabrication d’un nouveau produit (épuisement des ressources, pollution de la production et du transport…) mais aussi financier (économie sur le budget familial en ne rachetant pas un appareil).

Le gouvernement a pris des mesures dans le cadre de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (dite AGEC) promulguée en 2020 afin de favoriser la réparation des produits électriques et électroniques en mettant en place plusieurs outils : l’indice de réparabilité, l’information sur la disponibilité des pièces détachées et un fonds dédié au financement de la réparation des équipements électroménagers et électroniques hors garantie.

Pourquoi les Français n'ont pas recours à la réparation ?

Si les consommateurs français adoptent de plus en plus la réparation, cette solution est encore loin d’être ancrée dans leurs pratiques. Dans son étude « les Français et la réparation » l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) constate qu’en 2019 pour un produit donné tombé en panne (toutes catégories confondues), seuls 36 % des Français en moyenne le réparent, alors qu’ils sont 54 % à le remplacer. Les principaux freins à la réparation : son coût, il apparaît aux consommateurs qu'acheter un appareil neuf est plus souvent moins cher que de le réparer, et le manque de confiance vis-à-vis des réparateurs (voir encadré Le label QualiRépar).

Appel à témoignages : réparation des appareils électriques et électroniques            

Vous avez récemment fait réparer un appareil électrique et/ou électronique (électroménager, ordinateur...) hors garantie chez un professionnel ? 

Votre témoignage nous intéresse. Il nous aidera à dresser un état des lieux du coût de la réparation en France avant le lancement du dispositif l'incitation financière. Si vous avez effectué une ou plusieurs réparations au cours de ces derniers mois, remplissez notre formulaire en cliquant ici.

Un fonds pour aider à la réparation

Afin de lever ces freins, la loi AGEC crée un fonds dédié au financement de la réparation des équipements électriques et électroniques hors garantie (électroménager, ordinateur…). Lancé courant 2022, il a pour objectif, pour un produit en panne hors garantie, de diminuer son coût de réparation à la charge du consommateur afin de l’inciter à réparer l’appareil, plutôt que de le jeter à la déchetterie et d’en acheter un neuf. Concrètement, lorsque vous pousserez la porte d’un réparateur labellisé vous aurez droit à une réduction sur le coût total de la réparation. Le professionnel se tournera ensuite vers le fonds pour compléter le montant de la facture.

Le fonds est financé par les éco-organismes, ecosystem et Ecologic, grâce aux contributions des producteurs d’équipements électriques et électroniques. Le montant des ressources financières allouées au fonds par ces éco-organismes devrait être de l’ordre de 20 % des coûts estimés de la réparation des produits.

Ce fonds a également comme objectif d’avoir un impact positif sur l’environnement (réduction de la pollution des déchets, limitation de la consommation des ressources). Il permettra également de mettre en valeur cette profession qui a besoin de recruter les réparateurs de demain.

La CLCV en charge de l’observatoire du fonds réparation

Un observatoire du fonds réparation de ces appareils a été mis en place afin d’étudier le bon fonctionnement de ce dispositif. Indépendante des réparateurs, des pouvoirs publics et des éco-organismes, il a été mis sous la responsabilité de l’association CLCV. En accord avec nos valeurs de protection du consommateur et tournée vers l’économie circulaire, la prise en charge de cet observatoire est apparue pour la CLCV comme évidente. D’ores et déjà, la CLCV a mis en place une veille tarifaire afin d’étudier au plus juste l’impact de ce soutien financier.

Les éco-organismes transmettront à l’association des données sur les réparations qui ont bénéficié du soutien. Elles permettront d'étudier le comportement des consommateurs vis-à-vis de la réparation tout en cernant les facteurs qui la favorisent. La CLCV a aussi vocation à être la vigie du marché notamment sur les pratiques tarifaires. Toutes les données statistiques, rapports et bons conseils seront publiés sur notre site internet

Le label QualiRépar

Les deux éco-organismes ecosystem et Ecologic, ont conjointement construit le label QualiRépar pour répondre au manque de confiance des Français dans la réparation. Les réparateurs seront intégrés dans un réseau de professionnels valorisant. Les consommateurs auront ainsi un point de repère fiable et assurant une prise en charge de qualité par des professionnels de la réparation compétents. Seuls les réparateurs labélisés pourront faire bénéficier les consommateurs de la remise financière.

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