Fini les longues enquêtes publiques et les études d’impact aux délais et aux coûts dissuasifs. Un décret publié le 31 décembre 2013 simplifie les procédures pour l’installation ou l’extension d’élevages porcins de grande taille (de 450 à 2000 porcs). Plus besoin d’une autorisation, un enregistrement suffit.
Une décision gouvernementale qui a fait réagir la CLCV du Finistère. Elle était déjà intervenue auprès des parlementaires et du Premier ministre l'an dernier pour dire son opposition ferme à cette mesure de déréglementation, qui ouvre une voie royale pour agrandir et concentrer encore plus les élevages et favoriser l’agriculture intensive.
A quand en Bretagne les fermes usines super-intensives comme celle de Drucat-Le-Plessiel dans la Somme ? Selon les statistiques ministérielles, nous sommes déjà passés de 6,4 millions de porcs en 1990 à 8,3 millions en 2008. Cette forme d'agriculture, non respectueuse de l’environnement et concentrant les élevages en Bretagne (58 % des porcs, 40 % des volailles en France), est directement responsable de la montée inexorable des nitrates dans les eaux de surface depuis des années, de la persistance du phénomène des algues vertes dans les grandes baies bretonnes et de son extension à la plupart des plages.
Une telle décision continuera à mettre la France en difficulté pour appliquer la directive de 1975, alors qu'elle a déjà été condamnée plusieurs fois dans le passé.
Considérant que la directive cadre sur l’eau impose à tous les pays européens de parvenir à un bon état chimique et écologique de l’eau pour 2015, que les comportements alimentaires des consommateurs évoluent vers plus de qualité, que les usagers ne veulent plus être des pollués-payeurs, la CLCV du Finistère regrette cette décision gouvernementale.
Alors que, selon une récente enquête de décembre 2013, 57 % des consommateurs estiment qu'il faut privilégier l'environnement et que pour 70 % d'entre eux le développement durable est une solution à la crise, la CLCV aurait souhaité que les pouvoirs publics s'engagent au contraire sur la voie d'un autre modèle de développement en prenant des mesures de diversification des activités, en développant la production biologique, et en généralisant les pratiques respectueuses de l’environnement.