La situation impose sans attendre des actions coordonnées de l’ensemble des acteurs socio-économiques (professionnels, salariés, consommateurs) et des Etats pour garantir aux consommateurs un droit d’accès aux biens essentiels dans le cadre d’un développement économique durable.
Si le rôle des consommateurs est ici central, il restera largement conditionné aux politiques qui seront mises en place pour l’encourager.
Les consommateurs sont de plus en plus sensibles à la qualité de l'eau et de l'air, à la santé, à la sécurité alimentaire, aux consommations d'énergies, aux placements éthiques, aux modes de développement, aux solidarités locales et internationales. Les bases existent donc pour qu’une consommation responsable se généralise.
Cependant, sans minimiser la responsabilité individuelle et collective des consommateurs et usagers, n’oublions pas qu’ils achètent ce qu’on leur vend, et ce que la publicité et le marketing leur vantent.
Il n’y aura pas de changements majeurs de modes de vie et de consommation, acceptés et portés par le plus grand nombre, sans changement en même temps de modes de production et de distribution. Vouloir faire évoluer les modes de consommation sans tenir compte de cette réalité serait une lourde erreur.
L’éducation au développement durable doit viser en tout premier lieu ceux qui conçoivent, produisent, distribuent, promeuvent les produits et les services. Les créateurs, communicants, publicitaires jouent aussi un rôle considérable, et une responsabilité directe. Enfin, une majorité de ménages n’est pas en situation de pouvoir agir, pour des raisons économiques, sociales, culturelles, et un nombre croissant d’entre eux ont de plus en plus difficilement accès aux services essentiels.
Ne pas prendre en compte ces réalités, pratiquer une politique du « signal prix » produiraient de nouvelles inégalités ; le remède risque d’être pire que le mal.
Pour l’ensemble de ces raisons la CLCV demande :
- que la politique visant en encourager les modes de consommation vise en parallèle l’évolution des modes de production et de commercialisation ; -que l’éco-conception devienne la règle au niveau de la production et en amont au niveau de la recherche ;
- une réforme de la fiscalité encourageant les modes production et de consommation les plus vertueux et taxant les pollueurs ou toute production de biens et services causant des nuisances environnementales et sanitaires, avec un rééquilibrage entre fiscalité indirecte et directe ;
- de créer les conditions permettant aux consommateurs les plus modestes d’évoluer dans leur consommation. Une politique uniquement basée sur le signal prix est inacceptable ;
- d’offrir aux consommateurs les clefs pour choisir, ce qui implique une stricte réglementation des signes de qualité, des allégations santé et un contrôles des arguments environnementaux et sanitaires des publicités.
- Informant et aidant les consommateurs à comprendre et à agir au quotidien contre le réchauffement climatique. Elle a aussi une obligation face à l’immensité des informations sur ce thème d’aider les consommateurs à accéder aux bonnes informations ;
- Agissant ensemble et en partageant les informations, les campagnes d’information à succès, etc., entre organisations au plan international pour être plus efficaces ; - Se battant aux côtés des consommateurs les plus faibles et les plus fragiles face aux conséquences du réchauffement climatique ;
- Menant des missions d’éducation auprès des consommateurs, leur faisant prendre conscience qu’ensemble ils peuvent être des acteurs majeurs pour lutter contre les conséquences du réchauffement climatique ;
- Se mobilisant contre l’instrumentalisation des arguments environnementaux.