1. Pas de bivouac sans autorisation

Planter sa tente en pleine nature après une randonnée est une activité qui a de quoi faire rêver. Mais attention ! Le bivouac est loin d’être autorisé partout. Dans les parcs nationaux, il est interdit au cœur des Calanques près de Marseille et autorisé sous conditions (planter sa tente à des endroits spécifiques, bivouac entre 19h et 9h, dimensions spécifiques de la tente...) dans le massif des Ecrins, le parc de la Vanoise, du Mercantour et des Cévennes et dans les Pyrénées. Mêmes conditions pour les parcs naturels régionaux. Pour éviter un impair et une amende (de 135 à 1500€), renseignez-vous auprès des offices de tourisme avant de débuter votre ascension.

Et aussi : ne lavez pas votre casserole directement dans un point d’eau naturel. Les produits pour la vaisselle, voire le savon sont préjudiciables pour la faune et la flore du milieu. « Mieux vaut se laver ou faire sa vaisselle à distance du point d’eau à l’aide d’une cuvette souple, et si possible de relâcher l’eau souillée dans une zone de graviers qui constituera un premier filtre. », informe les responsables du parc national des Ecrins

2. Ne pas cueillir de fleurs

À chaque fleur de montagne, ses restrictions. Edelweiss, gentiane bleue, chardon bleu… Sont rares et protégés. Il est donc interdit de les ramasser. D’autres présentent une cueillette réglementée par arrêté préfectoral dans des quantités limitées, comme l’arnica des montagnes, le génépi ou la gentiane jaune. Avant de vous lancer dans un bouquet, prenez le temps de vous renseigner auprès des offices du tourisme, au risque si vous êtes contrôlé d’écoper d’une amende de 750€.

Quant aux baies (myrtilles, framboises, fraises des bois et mûres), leur récolte est bien souvent restreinte à un certain volume pour un usage familial (entre 1 et 5 litres en fonction des endroits) et à certaines périodes de l’année.

3. Oublier la baignade dans les lacs d’altitude

En dehors de certains lacs contrôlés et surveillés comme ceux d’Annecy, Léman, Montriond…, les petits lacs de montagne sont de fragiles écosystèmes, riches en zooplanctons, phytoplanctons, poissons et amphibiens. Très sensibles aux résidus de crèmes solaires, produits cosmétiques, germes, virus ou bactéries amenés en se baignant (la baignade des chiens est interdite pour la même raison), la moindre perturbation peut entraîner une mortalité importante.

D’autant plus que l’enjeu dépasse la protection de la nature pour certaines communes. Le lac de Lessy à 1733m d’altitude dans les Alpes est par exemple un décanteur naturel d’une partie de l’eau potable de Glières-Val-de-Borne* en Haute-Savoie. L’eau du lac ressurgit dans la source de la Puya qui alimente plus de 30 % des habitants du village.

4. Préférer le réchaud au feu de camp

Faire un feu pour griller quelques saucisses, c’est prendre le risque de détruire le sol qui a permis à une végétation fragile de s’installer. Comme le rappelle le parc naturel régional de Chartreuse* : « A 1600m d’altitude, sous nos latitudes, il faut entre 15 000 et 40 000 ans pour constituer 10cm de sol. Chaque feu modifie artificiellement le cycle de l’azote, du calcium…, éléments essentiels pour les plantes. ». Sans oublier que pour construire son feu de camp, des pierres vont être déplacées et du bois ramassé, voire coupé. Autant d’éléments, y compris le bois mort, dont la faune locale ne pourra pas utiliser pour s’abriter ou se nourrir. Rassurez-vous cependant : si le feu est bien souvent interdit, voire très réglementé, l’usage de tous types de réchauds (le mieux est celui à gaz) est autorisé.

5. Repartir avec l’intégralité de ses déchets

Si cela paraît évident de repartir avec ses emballages, on croit encore utile de lancer en pleine nature les restes de ses déchets organiques. Un geste pas si anodin, car en montagne, la décomposition est plus lente et peut perturber l’équilibre des écosystèmes.

Ainsi, un trognon de pommes peut prendre de 1 à 5 mois pour se dégrader, des pelures d’agrumes ou des coquilles d’œuf jusqu’à un an, une peau de banane ou un noyau de pêche, près de deux ans, des croûtes de fromage, plusieurs années en fonction du milieu. Sans oublier que cela peut rendre dépendants et malades les animaux sauvages. « Les déchets organiques présentent le gros inconvénient de modifier le comportement de certains animaux qui peuvent prendre l’habitude de se spécialiser dans leur recherche et leur collecte. », rappelle le parc naturel des Pyrénées.

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