Il n’y a pas d’aliment miracle
Bien sûr, ce que nous mangeons joue sur notre santé. Mais ce qui est important, c’est la diversité globale de notre alimentation. Faire le lien entre un aliment particulier et la santé est réducteur et, dans certains cas, trompeur.
Ainsi, si vous devez, pour des raisons médicales, réduire votre taux de cholestérol, le premier comportement à adopter est d’échanger avec votre médecin ou un nutritionniste sur vos habitudes alimentaires, et de les adapter. Vous contenter d’acheter des yaourts ou des margarines « réduit le cholestérol » n’est ni une solution magique ni une priorité.
Lire l’ensemble de l’information sur le produit
Avant d’acheter le tout dernier aliment santé, il vaut mieux se renseigner et s’informer. Ne vous contentez pas des mentions les plus visibles sur la face avant du paquet. En regardant de plus près l’emballage, vous trouvez souvent des informations plus utiles, mais il faut bien l’avouer elles ne sont pas toujours très lisibles, ni accessibles. Par exemple, sur une margarine, enrichie en stérols végétaux, qui réduit le cholestérol, on lit au dos du paquet et en petits caractères que :
► Ce produit est strictement destiné aux personnes qui doivent réduire leur taux de cholestérol.
► Il faut consommer au moins 90 g de margarine pour espérer un effet et avoir par ailleurs une alimentation variée et un mode de vie sain.
► Il faut éviter de consommer plus de 3 g de stérols végétaux par jour.
► Le produit n’est pas destiné aux femmes enceintes ou allaitantes et aux enfants de moins de 5 ans.
► Les personnes sous traitement hypocholestérolemiant doivent consulter leur médecin avant d’en consommer.
Toutes ces informations montrent qu’il ne faut pas consommer ce produit « à la légère » comme un produit classique. Certaines précautions doivent être prises. De manière générale, si vous êtes tenté par des aliments santé, vous devez vous renseigner sur leurs conditions d’utilisation auprès d’un médecin.
Ne prenez pas tout pour argent comptant
Certains compléments alimentaires ou aliments vous promettent de contribuer au renforcement des défenses naturelles, de renouer avec le « bien-être » ou du « tonus ». Méfiez-vous des promesses trop évasives. Plus les bénéfices attendus du produit sont vagues et imprécis, moins ils sont fiables.
Ne soyez pas aveuglé par les allégations santé sur les emballages et fiez-vous plutôt à la liste des ingrédients. Elle vous permettra de vous faire une idée du produit que vous allez manger, en gardant toujours en tête que l’ingrédient mentionné en premier est celui dont la quantité est la plus importante. Ces allégations mettent en avant le côté sain du produit alors que sur d’autres aspects nutritionnels c’est loin d’être le cas. « Riche en », « source de » ces allégations font parfois oublier que le produit peut être riche en sucre, en matières grasses ou trop salé. Et cela, l’emballage ne nous le dit pas !
Par exemple, dans notre enquête sur les jus de fruits/smoothies/thés glacés/ eaux aromatisées menée en 2021, une boisson au Cranberry avait tout l’air d’un jus sain avec les messages « riche en vitamine C » et « antioxydant » sur l’emballage. Il s’est avéré qu’il s’agissait d’un des jus de fruits les plus sucrés de notre enquête avec l’équivalent de plus de 2 morceaux de sucre pour un verre de 150 ml. C’est pourquoi il est noté E sur l’échelle du Nutri-Score.
Le message commercial est toujours plus fort que l’effet réel
Les fabricants sont censés disposer d’arguments scientifiques prouvant les vertus qu’ils annoncent. Cela étant, le choix des mots et des images peuvent leur permettre de suggérer des effets qui vont bien au-delà de ce qu’ils ont réellement pu démontrer.
La CLCV a toujours été vigilante sur les messages marketing. Ainsi, suite à notre action, en 2002, Danone avait retiré une publicité sur Actimel. Dans le spot incriminé, un enfant faisait tomber son gâteau dans un bac à sable avant de le porter à la bouche, sa mère lui expliquant qu’il ne risquait rien puisqu’il buvait de l’Actimel. Pour la CLCV Danone était allé trop loin, dans la mesure où le message véhiculé laissait penser que ce produit immunisait les consommateurs contre toutes les bactéries. Heureusement, cette publicité ne serait plus possible aujourd’hui car la réglementation a évolué.
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