Coronavirus - Farine, faut-il craindre une pénurie ?

« J’ai dû attendre 2 semaines avant de trouver de la farine. Rien en Drive, c’est dans un petit commerce qui venait de réaliser un gros réassort que j’ai pu enfin en acheter » témoigne Valérie dans les Yvelines. Un constat que les médias et les réseaux sociaux ont relayé, ces derniers jours en montrant des images de rayons de farine vides, pris d’assaut par les consommateurs. Interrogée l’association nationale de la meunerie française (ANMF) rassure : « les silos français contiennent aujourd’hui suffisamment de grains pour satisfaire les besoins de l’ensemble des clients. »

Un changement de comportement des consommateurs

Si l’ANMF a effectivement observé dans certains magasins, des ruptures de paquets de 1 kg, l’association précise qu’elles ne sont pas liées à une pénurie, mais à une problématique de réassort, suite à un comportement d’achat inhabituel, les consommateurs ayant réalisé des achats de précaution. « Dès la semaine qui a précédé le confinement, les commandes ont été de 2 à 5 fois supérieures à celles de l’an dernier à la même période » nous précise l’ANMF. S’y ajoute la fermeture des lieux de restauration (restaurant, snack…) qui font que les repas se prennent à la maison avec pour conséquence des Français qui cuisinent beaucoup plus (gâteaux…) et utilisent donc plus de farine.

La farine en paquet de 1 kg représente moins de 5 % du marché français de la farine. Tous les moulins français n’en produisent pas et tous ne sont pas équipés des lignes d’ensachage (mise en sachet) indispensables à cette activité. Une partie importante de l’offre que l’on retrouve en grandes et moyennes surfaces est importée d’Allemagne. Pays qui s’est « désengagé » sur les livraisons dès le début du confinement au profit du marché allemand nous rapporte l’association. C’est ce qui peut aussi expliquer selon elle le manque de farine dans les rayons.

Les meuniers s’organisent pour répondre à la demande

Face à la demande et aux rayons dévalisés, les moulins qui en produisent se sont rapidement organisés pour répondre au mieux à la demande et garantir une meilleure disponibilité de la farine à leurs clients de la grande distribution et aux grossistes : « les équipes ont été renforcées pour augmenter les capacités de production. Les gammes ont été resserrées pour produire les farines les plus demandées et optimiser les capacités de production et de logistique, précise l’ANMF, parallèlement, nous observons quelques tensions sur les délais de réapprovisionnement de la part des fournisseurs de sachets. Mais il n’y a pas de rupture de stock à date et les meuniers sont très attentifs sur ce point. »

Aujourd'hui l’ANMF indique que les lignes de production de paquets de farine sont au maximum de leur capacité pour répondre à l'explosion de la demande des grandes et moyennes surfaces, même si effectivement certains consommateurs peuvent être confrontés à quelques ruptures et à des délais d'approvisionnement.

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